29 avril 2014

Attention ! Attention! À toutes les PAB ... !

Manifestation le mardi 20 mai prochain, de midi à 13h. à la résidence Dufferin, 88 Rue Dufferin, Salaberry-de-Valleyfield, QC J6S 1Y2 Salaberry-de-Valleyfield
Cette manifestation est pour contester les conditions de travail des Préposées aux bénéficiaires. Vous êtes tous et toutes invitéEs à venir appuyer nos revendications. La FTQ et les journalistes seront sur place.
Pour plus d'info, joindre Josianne Labonté sur son FB.

25 avril 2014

Elles travaillent avec amour, mais ça, ça ne se diplôme pas!


Une journée dans la vie de Colette

Colette vient d’arrivée à la résidence où elle travaille avec une dizaine de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, il est 15 h: 20, juste le temps d'échanger quelques mots sur la journée de travail de sa collègue et de la saluer avant qu'elle quitte. 

M. Joseph marmonne! Je ne comprends pas ce qu’il dit, mais ça n’a pas l’air aimable et c’est peu dire. Ma collègue revient à la cuisinette l’air surpris, comme elle l’est à chaque fois et me dit « Sais-tu ce que m. Joseph vient de me dire ? Il m’a traité de grosse vache! » Et ce ne sera pas la seule fois où ma collègue se fera traiter de tous les noms durant son quart de travail. Les membres des familles des résidentEs de sexe féminin et les résidentes elles-mêmes y passent. Heureusement tous les résidents ne sont pas aussi grossiers, mais il arrive que certains d’entre eux soient très hargneux ou tout simplement misogynes, et ce n’est pas leur maladie qui les rend de la sorte, nous le savons toutes, mais nous faisons comme si... 

Sa journée ne fait que commencer. Elle voit M. Job qui commence à uriner dans le corridor en se dirige vers la chambre d’un autre résident. Il ne comprend plus ce qu’on lui dit. Lui, c’est sa maladie qui le rend ainsi. M. Jef qu’on entend toujours grogner, un peu comme M. Joseph, est exigeant et toujours mécontent, quémande son attention et exige qu’elle l’aide à se déplacer vers sa chambre avec sa chaise roulante. Et puis M. Jos se mêle de la partie en voulant manger les balles de tennis creuses qu’on met sous les pattes de chaises pour qu’elles glissent plus facilement. Ma collègue court à gauche, et à droite entre deux insultes que M. Joseph lui lance. Oui, oui, M. Joseph, j’arrive! lui lance Colette en courant pour enlever la balle de tennis de la bouche de M. Jos en s’occupant de déplacer M. Jef dans son fauteuil roulant, et va, poursuivant sa course, essuyer les dégâts de M. Job. 

16 h, c’est l’heure des médicaments. Ils ne sont pas trop résistants pour se faire donner leurs médications, qui les soulagent peu, mais sont d’excellents placebos. 16 h: 30, le souper arrive. C’est la course qui recommence, ils veulent tous être servis en même temps.  J’entends marmonner M. Joseph. Ma collègue se transforme en « waitress ». M. Jef refuse son assiette qui lui demande des toasts au beurre de peanuts avec de la confiture en exigeant d’enlever les croûtes du pain ; Mme Dora veut son thé et mme Doris son café faible. Finalement ma collègue a fait des rôtis pour la moitié des résidentEs, distribué les breuvages et les desserts. En plus de faire la navette entre la cuisine et les tables, elle nettoie les dégâts de M. Job et lui demande de cesser de fouiller dans l’assiette de Mme Dora, essuie la bouche et le nez de M. Jos qui dégoulinent, et continue d'endurer les sarcasmes de M. Joseph. Le souper achève, ma collègue va maintenant s’occuper de Mme Dorothée, qui ne mange plus d'elle même, elle a 100 ans. La plupart d'entre eux attendent, sur la liste, une place dans les centres de soin longue durée... 

17 h: 10, Colette dessert les tables. Moment de répit! Non! Elle voit M. Job baisser son pantalon pour..., on ne le saura pas puisqu’elle remonte le pantalon en vitesse et le dirige vers la salle de bain. On sonne à la porte de son département ! Avec hésitation, elle laisse pour quelques instants M. Job sur la cuvette pour ouvrir. Certains membres des familles qui viennent visiter leurs parents n’aiment pas attendre, ils s’impatientent et le font sentir à ma collègue. Elle les laisse pour retrouver M. Job qui a beurré les murs de la salle de bain de ses selles. 

La plupart des préposées aux bénéficiaires employées dans des résidences, privées et/ou intermédiaires*, sont des femmes de tous âges. Les plus jeunes sont souvent chefs de famille. Certaines d'entre elles sont peu scolarisées, pourvues d'intelligence et de coeur, elles travaillent avec amour, mais ça, ça ne se diplôme pas! 

_________________
Voici quelques statistiques:
QUELQUES STATISTIQUES :
Saviez-vous qu’on comptait en 2011, 747 000 Canadiens atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée? Ce chiffre atteindra 1.4 million en 2031. 
  • Pour chaque personne atteinte, il y aurait environ 10 personnes affectées dans l’entourage immédiat (les proches aidants).
  • Les proches aidants (familles, amis) assument environ 80% des soins à domicile requis par les personnes âgées.
  • Plus de 35% des aidants dans la collectivité sont âgés de plus de 70 ans.
  • Les coûts annuels des atteintes cognitives  augmenteront de 33 milliards (aujourd’hui) à 293 milliards de dollars en 2040.
  • En 2011 les proches aidants ont passé 444 millions d’heures non payées en prenant soin d’un membre de la famille atteint d’une maladie cognitive. Cela représente 11 milliards de dollars en perte de revenu et plus de 230 000 emplois à temps plein perdus. En 2040, les proches aidants dépenseront 1.2 milliard de dollars en heure non payée.
  • Les femmes représentent 72 % de tous les Canadiens atteints de maladie d’Alzheimer.
  • L’âge demeure le facteur de risque le plus important. Le risque double tous les 5 ans après l’âge de 65 ans.
  • La maladie d’Alzheimer ou maladie apparentée peut également atteindre des personnes dans la40aine ou la 50aine.
  • Les modifications dans le cerveau qui mènent à la maladie peuvent débuter 25 ans avant l’apparition des premiers symptômes.
  • Les causes de la maladie d’Alzheimer ne sont pas totalement comprises et il n’existe pour le moment aucun remède.
  • Il n’existe pas de moyen de prévention, mais un régime sain, l’activité physique, mentale et sociale peuvent, réduire les risques.
Références:
http://www.alzheimer.ca/fr/About-dementia/Dementias/What-is-dementia/Facts-about-dementia

1 avril 2014

Enfin ! M. Lemelin de la FPABQ se manifeste sur des proposes douteux !

Avant d’entrer dans le vif du sujet j’aimerais remercier toutes les PAB qui sont venus données leurs opinons et leurs commentaires sur l’article « Lâchez-moi avec votre dignité»

J’invite toutes les PAB à venir lire les commentaires, riches d’informations et de témoignages, et à écrire d’autres témoignages. Plus nombreux seront ces témoignages, plus vite notre métier sera mieux compris et nous serons entendues !
=======================================================================

Pour la FPABQ 
(Fédération des préposées aux bénéficiaires du Québec)

M. Lemelin, bonjour !
président directeur général

Pour commencer, je tiens a m’excuser de ma bévue concernant le coût annuel de 100 $ que j’ai indiqué dans mon blogue, ce 100 $ est le prix pour adhérer à votre Fédération. Les frais annuels de 5 $ indiqués au verso de ma carte de membre n’ont pas attiré mon attention, surtout quand je n’ai pas à m’en servir souvent. 

Ceci dit, je soutiens mon propos, et je crois tout à fait juste de dire : « Que l’on soit membre ou non d'une fédération (association) ne devrait influencer en rien le jugement porté sur une information, mais je me pose tout de même la question. Rassurez-moi, madame Rodrigue, et dites-moi que ma démarche ne sera pas traitée comme elle a été de la part de ces cyniques personnages. À l'ère de la Commission Charbonneau, nous devons nous attendre à tout, et cela favorise le cynisme. » (http://sante-prepose.blogspot.ca/2012/11/normal-0-0-1-317-1810-15-3-2222-11.html). 

Je ne fais que suivre le courant ! À l’ère de la commission, et maintenant à l'ère de l’intégrité et de  la transparence, je réitère ma demande concernant les rapports annuels des assemblées générales de votre organisme, fait à votre endroit, il y a trois semaines environ. 

D’autre part, j’ai eu accès à une publication dans le cadre d’un travail de recherche impressionnant portant sur le métier de préposées aux bénéficiaires, de madame Louise Boivin, chercheuse en sciences humaines, qui me l’a suggéré pour mon blogue, sans aucune condition de sa part. Sans sa perspicacité et sans sa générosité, je n’aurais jamais pu obtenir cette mine d’information. Si véritablement, la situation des préposées aux bénéficiaires vous teint à coeur, impliquez-vous davantage, faciliter l’information sur notre métier, et agissez avec promptitude à promouvoir la mission de la FPABQ. 

La fédération fut fondée en 2003, à la demande de M. Philippe Couillard, alors ministre de la Santé, afin de représenter les PAB dans le secteur public et privé. Dans l’état lamentable où se trouve le métier et la formation des PAB du secteur privé, je dois me demander quels étaient vos intérêts à vous et à M. Couillard, ainsi qu’aux hauts fonctionnaires, puisque ça fait des décennies que la formation des PAB dans le privé se dégrade à vue d’oeil. Malgré les dérapages de son assurance autonomie, M. Hébert a tout de même corrigé le tir, quelques mois près son arrivée comme ministre de la Santé, en mettant de nouvelles règles concernant la formation des PAB dans le secteur privé. Il  était plus que temps, ne croyez-vous pas ?  

Je dois vous poser ces questions, M. Lemelin : quelle est l’utilité de votre fédération pour les préposées aux bénéficiaires ? L’intégrité morale et physique ; la formation et les conditions dans lesquelles ces femmes travaillent ; sans oublier leurs réputations sont mises à mal, pour ne pas dire mal traitées. À qui sert la fédération ? Est-ce un écran de fumée pour mystifier les PAB, en leur faisant miroiter qu’un organisme s’occupe d’elles, moyennant 100 $ d’adhésion, qu’elles peinent à gagner ? Votre fédération sert-elle de paravent aux réels problèmes que des milliers de préposées aux bénéficiaires vivent quotidiennement dans les CHSLD, dans les résidences privées et dans les soins à domiciles ? Les lacunes qui sévissaient dans ce secteur de la santé depuis les années 1990, ni vous, ni le ministre de l’époque, ni personne n’était au courant ? Les seuls changements que nous pouvons observer sont, le morcellement du métier de préposées qui ne cesse de s’accentuer à travers des agences privées, et des mécanismes qui tardent à se mettre en place pour l’application de la réglementation concernant la formation des préposés aux bénéficiaires présentée par le ministère de la Santé dans le cadre de l’assurance autonomie. Si vous êtes en accord avec votre mission, il est grandement temps d’agir ! Une décennie de plus et il sera trop tard ! 

Lemelin, acceptez mes salutations. 
Ginette Dupuis 

À lire :  Les aînÉes souhaitent que le projet résiste aux batailles politiques

(Concernant la validité de ma carte de membre à la date où parut mon blogue sur « Des propos douteux entre des fonctionnaires libéraux et le directeur de la Fédération des préposés aux bénéficiaires du Québec. » (http://sante-prepose.blogspot.ca/2014/03/m-couillard-ne-remplira-pas-ses.html), je peux vous affirmer que ma carte était bel et bien valide à la date de parution de mon blogue. Je l’ai reçu en janvier, je m’en souviens très bien, car je m’étais fait la remarque : pourquoi envoyé une carte de membre quatre mois avant la date de validation ? Quoi qu’il en soit, je n’ai jamais douté de la validité de ma carte que je conserve soigneusement, ainsi de la date du 31 mai 2011 au 1er juin 2012.)
__________________________________________________________________________

Message de M. Lemelin de la FPABQ

Objet : Blogue 2014 
Madame Dupuis, 
Je prends quelques minutes, afin de vous écrire en réponse à vos propos tenus sur votre blogue en date du 29 novembre 2012, 03 mars 2014, 24 mars 2014 dernier, ayant pour sujet et concernant notre Association. 
En ce qui concerne votre carte de membre, j’aimerais porter à votre attention, les renseignements suivants : Selon notre registre, votre adhésion fut reçue le 24 janvier 2011, votre carte de membre fut expédiée le 03 février 2011, elle était valide pour une période d’un (1) an, normalement votre adhésion devait se terminer le 24 janvier 2012. Vous avez adressé le commentaire suivant à Madame Rodrigue : «… P.-S.: J’avais encore ma carte de membre valide au 30 mai dernier...» (Extrait blogue http://sante-prepose.blogspot.ca : Propos douteux de la FPABQ, 29 novembre 2012). Advenant de ce que vous avez affirmé à Madame Rodrigue que votre carte de membre indiquait le 30 mai 2012, vous auriez à ce moment-là, bénéficié de quelques mois supplémentaires sans frais. De plus, lors de la rencontre avec ce haut fonctionnaire, vous n’étiez plus membre de notre Association. Au sujet des propos tenus par celui-ci, ils sont sans importance. Il a un rôle à jouer et j’ai le mien et pour tout vous dire, je fais abstraction de ses propos. 
Votre texte sur votre blogue (http://sante-prepose.blogspot.ca) sous le titre : «Comprendre la maltraitance afin de mettre en oeuvre la bientraitance», en date du 03 mars 2014 dernier, nous avons constaté l’extrait suivant : 
[...] D'autres facteurs imposés au métier de préposé(e)s sont les lésions professionnelles. Elles sont les plus touchées dans tout le réseau de la Santé et des Services sociaux. En plus des lésions occasionnées par leur travail, il a été montré que les préposé(e)s souffrent de la forte distanciation entre une norme organisationnelle tournée vers les enjeux de temps et de quantité de travail, et une éthique personnelle, celle du prendre-soin. Cette identification au caring est d’autant plus importante qu’elle permet aux préposée)s de se valoriser face aux éventuels soupçons de maltraitance. [...] (Source : extrait du colloque tenu dans le cadre du 81e congrès de l’ACFAS, 07 mai 2013 - Aides-soignantes et préposés aux bénéficiaires : Enjeux sociaux et scientifiques actuels 
Cet extrait est tiré de notre document, selon une entente que nous vous proposions, par courriel en date du 5 février 2014 dernier, nous vous avions autorisée son utilisation conditionnellement … avec mention de la source. Dans ce même envoi à la même date, nous FPBQ Page 2 

avons expédié à votre demande ledit document du résumé des conclusions du colloque dans le cadre du congrès de l’ACFAS, parrainé par la Fédération professionnelle des préposé(e)s aux 
bénéficiaires du Québec, de deux pages accompagnées du logo officiel de la FPBQ, tirées de notre journal Gros Bon Sens, avec comme pièce jointe :« retour _colloque_destine_pab_2013», sous le titre «Retour sur le colloque destiné aux préposé(e)s aux bénéficiaires – ACFAS 2013». En bas de la page du résumé du colloque, vous aviez l’inscription suivante : «Source : Journal Gros Bon Sens de la Fédération professionnelle des Préposé(e)s aux bénéficiaires du Québec (FPBQ), association professionnelle». Venant d’une correspondance officielle, nous vous demandons de vous conformer à notre offre ou d’enlever cet extrait ci-haut mentionné de votre blogue. 
À propos du financement de notre Association. Toute Association doit se financer car nous avons des dépenses courantes : le téléphone, l’internet, l’hébergement et l’entretien du site Internet, les déplacements lors de séjours extérieurs (Conférence FPBQ auprès des CFP, rencontres partenaires du Réseau, inspections, enquêtes, …etc.), avis juridiques, service des professionnels, imprimer des documents, logiciels, stationnements, essence lors des rencontres avec différents Ministères, pour ne nommer que celles-ci, excluant les salaires, car nous sommes tous bénévoles actuellement (Nous acquittons notre adhésion comme tous les membres), pour continuer, nous devons avoir un financement afin de nous permettre de poursuivre le travail d’aide dans les soins auprès des Aînés, des personnes vulnérables et la reconnaissance de la profession des préposé(e)s aux bénéficiaires. Sans ressources pécuniaires, ce sera la fermeture de notre Association, c’est d’ailleurs ce qui s'est produit, malheureusementavec l’Association des préposé(e)s aux bénéficiaires APABQ de Montréal. ll n’y a rien de gratuit, tout à un prix. Dans un monde idéal, si nous avions accès à un financement entièrement gouvernemental pour l’année en cours, vous auriez accès à des services gratuits ou à peu de frais, inopportunément, ce n’est pas notre cas. 
Effectivement, nous reconnaissons que la somme de 100,00$ est une somme importante, surtout pour les hommes, les femmes, les familles monoparentales, à salaire minimum. Votre opinion, «… surtout pour ce que ça donne...», nous respectons votre avis. Par contre, nous avons des membres gagnant le salaire minimum qui sont avec nous depuis 2004, 2005, 2006. Lors d’une discussion avec l’une de ces femmes que j’ai questionnée avec qui nous nous sommes entretenus sur divers sujets: «Au cours de toutes ces années, pourquoi restez- vous avec nous ?», elle m’a répondu : «On veut que ça change !», et de lui répondre, «Vous savez que le changement prendra du temps et ça ne plaît pas à tous !», elle répliqua: «On s’en fout, on veut du changement pour l’avenir!». Certaines d’entre elles me firent remarquer, que les infirmières furent à une époque, des intervenantes sous-payées, isolées, avec peu ou sans ressources, considérées comparativement comme des PAB, non reconnues par le Corps médical. La plupart de ces infirmières conversaient, critiquaient, peu d’elles agissaient, sans résultat ! Jusqu’à ce quelques-unes plus courageuses que d’autres, ont entrepris d’agir pour le bien commun, malgré les critiques de leurs pairs, en s’organisant et en faisant abstraction des commentaires négatifs. Avec de la patience, de la persévérance, leur réussite s’est développée sur une décennie avec le soutien de la population. Aujourd’hui, elles sont reconnues, influentes, elles ont de meilleurs conditions et ont accès à des postes de pouvoir, décisionnels, sous le giron de l’OIIQ, respectées et appuyées par la collectivité et obtiennent abondamment de part et d’autre. Ce résultat est tout à leur honneur, peu importe ce que l’on en pense !