30 avril 2013

Les aîné(e)s se méfient de l'assurance autonomie et de ses conséquences sur la qualité des services

Citation:"L’annonce du ministre laisse donc croire qu’il appuiera sa réforme sur le travail sous-payé de milliers de femmes, ce qui nous fait reculer de près de 40 ans sur le plan de l’égalité entre les sexes."

Assurance autonomie, qualité des services et impacts d’une possible privatisation accrue
Contribution de Jacques Fournier, responsable du dossier santé à l’Association québécoise de défense des droits des retraités (AQDR), au panel du colloque de l’Association québécoise de gérontologie (AQG) sur l’assurance autonomie. Drummondville, le 22 mars 2013. Les panelistes pouvaient poser chacun une question au ministre Réjean Hébert à la suite de la présentation par le ministre de son projet. 
Question au ministre M. Réjean Hébert
Monsieur le ministre,
Ma question porte sur la qualité des services qui seront offerts dans le cadre de l’allocation de soutien à domicile (ASA). Pour nous, à l’AQDR, la question de la qualité des services offerts est importante. Le personnel doit être bien formé, bien encadré, rémunéré de façon à ce que le taux de rotation ne soit pas trop élevé, etc. Nous nous demandons si une dispensation plus importante des services par le secteur privé nous permettrait d’atteindre les standards de qualité que nous recherchons.
Nous avons lu – et vous avez probablement lu vous aussi – des études qui vérifient si la qualité des services offerts dans le public et dans le privé sont équivalents. Une recherche, menée par Margaret McGregor et Lisa Ronald de l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP), publiée en 2011, démontre qu’il y a davantage de chances d’avoir des services de moins bonne qualité dans les établissements privés de soins aux aînés, que dans les établissements public. (Résumé de l’étude de l’IRPP http://www.irpp.org/fr/summary.php?id=359 ) Attention : la conclusion de l’étude est subtile. Les chercheures ne disent pas que les services ne sont pas bons dans le privé et bons dans le public. Elles disent qu’il y a plus de chance (ou de malchance !) d’avoir des services de moins bonne qualité dans les établissements privés. Il y a toute une littérature scientifique, aux États-Unis et en Europe, qui va dans le même sens.
Le cas des ressources intermédiaires (RI), qui sont des ressources privées à contrat, est éclairant à cet égard. Une place y coûte annuellement environ 35 000 $ comparativement à 60 000 $ dans un CHSLD. L’une des raisons, ce n’est pas la seule, c’est que le personnel y gagne autour de 12 $ de l’heure comparativement à environ 18 $ dans les CHSLD. Évidemment, le taux de rotation du personnel est plus élevé dans les RI, avec tous les effets négatifs que l’on connaît sur la continuité des services. Les RI constituent une manière de privatisation car une bonne partie de leur clientèle était auparavant orientée vers les CHSLD, c’est-à-dire les personnes requérant entre deux et trois heures de soins par jour. Bref, l’assurance-autonomie va-t-elle elle aussi conduire à davantage de privatisation des services publics ?
Nous avons un préjugé favorable à l’économie sociale et aux EESAD (entreprises d’économie sociale en aide domestique) mais force est de constater que la quasi-non-indexation du Programme d'exonération financière pour les services d'aide domestique (PEFSAD) depuis 1996 ne crée pas des conditions pour une rémunération raisonnable du personnel, avec tout ce que cela entraîne, là aussi, comme taux de rotation élevé du personnel et autres effets négatifs. Les EESAD ne permettent pas, très souvent, aux femmes qui y travaillent à temps plein de vivre au-dessus du seuil de la pauvreté. C’est aussi le cas des RI.
La possibilité que l’allocation de soutien à l’autonomie (ASA) soit versée sous forme de chèque emploi-service est particulièrement inquiétante. Si cette formule plait aux personnes handicapées (ayant des limitations fonctionnelles), elle risque d’être très compliquée à gérer pour des personnes âgées en perte d’autonomie. La personne âgée doit elle-même recruter et encadrer son employée. C’est une formule qui ne garantit pas la qualité de la formation du personnel et qui maintient les prestataires de services, surtout des femmes, sous le seuil de la pauvreté. Au fond, monsieur le ministre, il faudrait, à chaque fois, se poser la question : est-ce ce telle ou telle modalité de mise en oeuvre de l’assurance autonomie va, concrètement, favoriser ou non la création de ghettos d’emplois féminins sous-payés ?
Nous avons constaté avec plaisir que vous avez annoncé qu’il n’y aura plus de construction de CHSLD et de CH en PPP, projets qui se sont avérés très coûteux. Nous avons appris avec plaisir également que le contrat de la clinique privée Rockland MD avec l’hôpital Sacré-Coeur ne sera pas renouvelé. Rappelons que les médecins de cette clinique s’empressaient de facturer divers coûts aux patients jusqu’à ce que la RAMQ mette fin à ces illégalités. Nous aimerions, monsieur le ministre, que vous nous donniez l’heure juste concernant la position de votre ministère face à cette question de la privatisation, en lien avec la qualité des services. Notre question : entendez-vous mener à ce propos des politiques différentes du précédent gouvernement ? Allez-vous adopter, concernant la privatisation et la qualité des services, des positions basées sur les meilleures données scientifiques à ce sujet ?
Intervention lors du panel
Merci à l’AQG d’avoir invité l’AQDR au colloque. L’AQDR a environ 36 000 membres et 47 sections. Nous avons presque le même âge que l’AQG, à un an près (notre fondation date de 1979). Nous sommes en faveur de l’assurance autonomie que nous voyons comme une formule favorisant le transfert des services d’hébergement vers des services en soutien à domicile. C’est un appui de principe seulement. Il faudra voir les modalités concrètes, le diable est souvent dans les détails. Et surtout, il faut se donner une garantie de services de qualité, en fonction des conclusions de l’étude de l’IRPP mentionnée plus haut.  Question à 60 000 $ : « À cause du vieillissement, avons-nous les moyens d’avoir des services publics de qualité, accessibles et en quantité suivante dans le cadre de l’assurance autonomie ? »
Le professeur émérite Lee Soderstrom, de l’Université McGill, répondrait probablement oui. M. Soderstrom a été le premier économiste au Québec, à ma connaissance, à avoir démoli rigoureusement le mythe que le vieillissement est une catastrophe économique et qu’elle nous rend impuissants collectivement. Il a été suivi de plusieurs autres qui ont bien illustré que les élites économiques dominantes véhiculent un discours non scientifique mais qui leur est favorable. Ce discours, c’est que l’impact du vieillissement nous contraint à regarder le secteur privé comme étant LA seule et unique et merveilleuse solution puisque le secteur public n’arrivera nécessairement pas à donner des services suffisants. Pour ces élites économiques, il est essentiel que le vieillissement soit perçu comme une menace.
Des économistes ont pourtant bien démontré que les trois causes principales de la croissance des coûts dans le secteur de la santé sont les médicaments, la rémunération des médecins (qui a explosé, littéralement) et la technologie. Le vieillissement contribue pour une très faible part à la hausse des coûtsLa phrase passe-partout « à cause du vieillissement, on n’a pas le choix de... »  nous stérilise et nous rend impuissants comme citoyens. Des services publics de qualité, accessibles et en quantité suffisante, c’est un choix de société.
Les entreprises d’économie sociale en aide domestique (EESAD)
J’aimerais maintenant aborder avec vous la question des EESAD que ma collègue sur ce panel Marie-Claude Gasse va également commenter avec le dynamisme qu’on lui connait. Je le disais plus haut : j’ai un préjugé favorable à l’économie sociale. J’ai été personnellement co-fondateur d’une EESAD à Longueuil en 1998. J’ai siégé à son c.a. durant plusieurs années.
Parlons d’abord de l’accessibilité aux services. Plusieurs de nos membres, à l’AQDR, nous ont dit: à chaque fois que les tarifs augmentent (malgré le fait que grâce au programme PEFSAD, les plus démunis paient un coût peu élevé), nous devons diminuer les services demandés. On passe d’un ménage aux deux semaines à un ménage par mois, par exemple. Il y a un impact réel de la tarification sur la quantité des services que les usagers peuvent s’offrir. Un ménage par mois, est-ce suffisant dans le cadre d’une politique de soutien à domicile ?
Le ministre nous a annoncé tantôt qu’il veut élargir le panier de services des EESAD pour y inclure les activités de vie quotidienne (AVQ, bains, etc.). Si ce service est entièrement payé par le CSS, dans le cadre d’un sous-contrat, il sera accessible aux usagers (mais alors, si ce CSSS a des auxiliaires familiales et sociales à son emploi, elles sont protégées par une accréditation syndicale et l’employeur ne peut agir illégalement hors du cadre de nos lois du travail en donnant des sous-contrats sous-payés – problème en vue : art. 45 du Code du travail). Si ce service d’AVQ n’est pas payé entièrement par le CSSS, nous assistons alors à un recul de l’accessibilité car les services des auxiliaires familiales et sociales (ces personnes si appréciées) sont actuellement gratuits. Nos membres nous diront-ils : je dois passer d’un bain aux deux semaines à un bain par mois parce que les tarifs ont encore augmenté ?
J’aborde maintenant la question de la mission des EESAD et des conditions de travail des employées. Dans ce dossier, j’estime, et je ne suis pas le seul, avoir été piégé et trahi par les divers gouvernements depuis 1996 (et non pas trahi par les EESAD elles-mêmes). Au Sommet socioéconomique de 1996, il y avait eu un accord explicite entre le gouvernement et la société civile. On avait appelé cela le « consensus de 1996 » (voir les travaux du professeur Yves Vaillancourt, j’ai été associé à son équipe de recherche en économie sociale pendant plus de 10 ans). Ce consensus : la création des EESAD ne doit pas favoriser la substitution d’emplois décemment rémunérés du secteur public (les auxiliaires familiales) par des emplois sous-rémunérés du secteur de l’économie sociale. L’annonce faite tantôt par le ministre, d’élargir le panier de services des EESAD, constitue un reniement de cet engagement du Sommet de 1996, pourtant présidé par un premier ministre péquiste bien connu, M. Lucien Bouchard.
Deuxième trahison : le Sommet de 1996 s’était engagé à ce que les emplois créés dans les EESAD permettent aux femmes qui y travaillent une semaine complète d’avoir un salaire qui les situe au-dessus du seuil de pauvreté. Malheureusement, comme les gouvernements qui se sont succédés depuis 1996 n’ont jamais indexé suffisamment le PEFSAD, les EESAD sont très rapidement devenues des ghettos d’emplois féminins sous-payés. Les politiques gouvernementales dans ce secteur créent de la pauvreté. Je garde un goût amer de cette expérience, où de nombreuses personnes ont investi tant d’énergies, car il me semble que lorsque des consensus sociaux sont négociés de bonne foi entre le gouvernement et la société civile, il est important qu’ils soient respectés. Ai-je envie dorénavant, comme citoyen, de m’engager dans de tels exercices de dialogue piégé ?
Le printemps érable
Quelques mots maintenant sur le printemps érable, pour terminer. Le printemps érable, on le sait, ce n’était pas seulement la question des droits de scolarité. C’était la dénonciation de l’enrichissement des banques, des paradis fiscaux, de la corruption et de la collusion d’une partie du monde politique, de l’exploitation éhontée des richesses naturelles sans que la population en bénéficie réellement, de la destruction de l’environnement, de la concentration malsaine des médias et d’un système électoral peu représentatif de la variété des courants de pensée. C’était aussi et surtout la dénonciation de l’augmentation des écarts entre les hauts et les bas revenus. Nous avons vu hier, lors de l’une des présentations, que les inégalités sociales de santé constituent un problème majeur. Le printemps érable a fait souffler un peu d’air frais sur nos vieux os. Il ne faudrait pas nous rendormir. Merci de votre attention.
Sur les enjeux de l’hébergement
Sur le crédit d’impôt pour le maintien à domicile
Sur les EESAD

L'aveuglement volontaire c'est payant !

Le ministre Hébert était fier d'annoncer 3,3 milliards d'économies avec l'assurance autonomie. Sur le dos de qui croyez-vous ?

Le travail du monde des humains n'est pas quantifiable, se plait-on à dire ! Ça fait l'affaire d'utiliser cet argument quand on veut sous-payer certaines catégories d'emploi du milieu de la santé. Pourtant nos médecins sont payés à l'acte, ce qui veut dire qu'ils ont un système bien défini pour calculer chaque geste qu'ils posent sur un soigné.  

Merci à madame Louise Boivin auteur de cet article. 






Assurance autonomie - La persistance de la dévalorisation du travail des femmes


30 avril 2013 | Louise Boivin - Professeure au département de relations industrielles, Université du Québec en Outaouais | Santé




Il y a nécessité d’étendre l’accès aux soins à domicile de longue durée dans un contexte de vieillissement de la population.
Photo : Renaud Philippe Le DevoirIl y a nécessité d’étendre l’accès aux soins à domicile de longue durée dans un contexte de vieillissement de la population.

Les économies sur le coût des services de soins à domicile que promet le ministre de la Santé Réjean Hébert avec son projet d’assurance autonomie risquent de se faire sur le dos des employées qui dispenseront les services. En effet, les modalités de l’assurance autonomie telles qu’elles ont été annoncées par le ministre fin mars lors d’un colloque tenu par l’Association québécoise de gérontologie supposent un accroissement de la privatisation des services d’aide à domicile (voir l’article du Devoir du 24 avril). Or, les salariés effectuant ce type de travail pour des prestataires privés, majoritairement des femmes, connaissent une grande précarité alors qu’elles exercent des responsabilités importantes à l’égard de personnes souvent isolées et vulnérables. Ces constats résultent d’une recherche que nous avons menée récemment dans le cadre d’une thèse de doctorat.

Le ministre Hébert a certainement raison d’insister sur la nécessité d’étendre l’accès aux soins à domicile de longue durée dans un contexte de vieillissement de la population. Cela nécessite toutefois une volonté politique d’accroître les ressources financières pour les services d’aide à domicile sans amputer d’autres services publics et d’assurer que les employés disposeront d’emplois décents.

L’assurance autonomie telle que le ministre Hébert la prévoit sera dispensée par des prestataires publics ou privés auprès d’usagers qui bénéficieront d’une allocation déterminée dans le cadre de l’évaluation de leurs besoins par un organisme public local. Le ministre laisse entendre que l’octroi direct de chèque aux usagers - qui se fait encore pour les services de gardiennage avec la mesure appelée l’« allocation directe » - serait exceptionnel, car il encourage les abus et « risque de perpétuer les rôles traditionnels des femmes ». Il néglige cependant à notre avis de considérer la persistance des rôles traditionnels qui s’exprime à travers les situations d’emploi des travailleuses employées chez les divers types de prestataires de services privés qu’il souhaite mettre à contribution.

Travail précaire, rémunération faible et rôle traditionnel

L’organisation des services que le ministre Hébert veut instaurer avec l’assurance autonomie étendrait un modèle qui est déjà en vigueur depuis la dernière réforme du système de santé et de services sociaux de 2003. Les services d’aide à domicile sont organisés en réseaux sur chacun des 95 territoires administratifs du Québec ; ils sont coordonnés par les Centres de santé et de services sociaux (CSSS) de chaque territoire, mais ils peuvent être dispensés par des prestataires publics ou privés (entreprises d’économie sociale, agences de location de personnel, travailleuses participant au programme gouvernemental du Chèque emploi-service).

Nous avons réalisé une étude en 2011 et 2012 sur la situation des travailleuses employées par des prestataires privés intégrés aux réseaux locaux de services au Québec et dispensant des services d’aide à domicile comprenant de l’assistance personnelle (soins d’hygiène, aide à l’alimentation, etc.). Nous avons constaté que leur rémunération est très faible, représentant dans le cas des travailleuses d’entreprises d’économie sociale et du programme du Chèque emploi-service autour de 50 % du salaire des travailleuses du secteur public effectuant des tâches similaires, sans compter la différence sur le plan des avantages sociaux et des primes. De plus chez les prestataires privés, les horaires de travail sont souvent à temps partiel et les affectations ainsi que le temps rémunéré sont fragmentés sur plusieurs périodes de la journée. D’autres études québécoises portant sur la situation des employées des agences de location de personnel dispensant de tels services ont montré la forte tendance aux horaires à temps partiel aux très bas salaires chez ces types de prestataires de services. Une proportion considérable des travailleuses d’agences sont des femmes d’origine immigrante et provenant des minorités visibles ; leur confinement dans ces emplois précaires peut s’expliquer par les obstacles qu’elles rencontrent sur le marché du travail, dont la discrimination.

Droits syndicaux

Notre recherche fait aussi état de la faiblesse du niveau de protection des droits syndicaux des femmes employées dans le cadre de structures privées, droits qui ont été au coeur de la valorisation du travail des femmes dans le domaine des services de santé et des services sociaux au Québec. Le droit de se syndiquer est en pratique impossible à exercer pour les travailleuses employées dans le cadre du programme du Chèque emploi-service et dans les agences de location de personnel. Quant aux travailleuses des entreprises d’économie sociale syndiquées, notre examen d’une quinzaine de conventions collectives indique que leur droit à la négociation collective de leurs conditions de travail ne leur donne, dans les faits, que peu de pouvoir puisqu’elles doivent négocier avec des entreprises fragiles financièrement et dépendantes de l’État. Ce dernier n’a aucune obligation en tant qu’employeur alors qu’il détermine largement les conditions de travail. Pas étonnant que le ministre Hébert associe son projet d’assurance autonomie à la rentabilité…

L’annonce du ministre laisse donc croire qu’il appuiera sa réforme sur le travail sous-payé de milliers de femmes, ce qui nous fait reculer de près de 40 ans sur le plan de l’égalité entre les sexes. Le Québec avait pourtant innové à la fin des années 1970 avec la mise en place de services publics d’aide à domicile dans les CLSC ainsi que la syndicalisation et la professionnalisation de salariées devenues des auxiliaires familiales et sociales. Les gouvernements qui se succèdent au Québec clament haut et fort le principe d’égalité entre les hommes et les femmes, mais leur conception des conditions de travail des femmes dispensant les services d’aide à domicile montre que, pour eux, ce principe ne s’applique pas à toutes les femmes.

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Deux articles publiés à un an d'intervalle, l'un du PLQ l'autre du PQ : Du pareil au même !

Vieillir chez soi :   Mars 2012 du parti Libéral

L'assurance autonomie  :  Mai 2013 du parti Québécois


Adressé à madame Carole Poirie, députée dans Hochelaga-Maisonneuve et porte-parole de l’opposition officielle pour les aînés : 15 mars 2012






29 avril 2013

D'un ministère à l'autre

Au moins une bonne nouvelle à vous partager :

Après le courriel que j'ai envoyé au ministre de la Santé,  M. Hébert, j'ai appris que la résidence, dont j'avais fait mention dans ce courriel, a été visitée par les inspecteurs du gouvernement. Un article est paru dans le journal local et dans le Journal de Montréal. J'ai aussi appris que la journaliste qui a sorti la nouvelle continue ses recherches concernant cette résidence. Pour lire les détails : Le sallisage des préposées

C'est à suivre...

D'autre part, le directeur adjoint m'a informée que, pour mes démarches concernant nos conditions de travail,  je devais me référer aux normes du travail qui sont régies par le ministère du Travail.

Courriel envoyé à la ministre du Travail le 24 avril 2013            
Madame Maltais,
Le directeur adjoint du ministre de la Santé, M. Hébert, me recommande à vous, alors je m’exécute : 
Je veux attirer votre attention sur une situation qui perdure depuis trop longtemps et qui concerne un segment de la population active du Québec assez important pour mériter qu’on s’attarde à ses conditions de travail et par conséquent, ses conditions de vie. Je veux parler de près de 25 000 femmes qui se dévouent quotidiennement dans un travail que peu de personnes désirent faire, mais qui doit être assuré par quelqu’un, je veux parler de mon métier et des milliers de préposées aux bénéficiaires dans les résidences privées pour âgé(e)s. 
Je veux vous parler de ces femmes qui travaillent derrière des portes closes, où il est facile de les oublier quand vient le temps de bonifier les conditions de travail d’une grande part des travailleurs et des travailleuses au service de la population dans le milieu de la santé. Ces préposées, qui assument leurs tâches du mieux qu'elles le peuvent dans un cadre de travail souvent incohérent et mal définit, subissent la hargne de toute une population, encouragée par les médias, quand des erreurs se produisent lors de l’exécution de leurs tâches. 
Je veux vous parler de ces préposées avec lesquelles nous pourrions facilement confondre leurs activités avec celles de notre mère, notre soeur, avec celles d’une aidante naturelle bénévole comme on se plait à les comparer, mais qu’on dénigre afin de couvrir le manque de responsabilité ou l’aveuglement volontaire de toute une organisation, le manque de conscience d’employeurs véreux, ou encore le manque de communication, d’une hiérarchie, qui souffre souvent de snobisme, et qui laisse passer des situations à problèmes de façon récurrente. 
Ces préposées se font dénigrer, quand nous ne trouvons pas d’autre responsable, parce qu’elles font un métier qui implique des personnes que nous plaçons entre leurs mains afin qu’elles s’en occupent pour nous. Autrement dit, quand il y a maltraitance de personnes âgées, si ce ne sont pas les membres de leurs propres familles, se sont inévitablement les préposées. 
Leur travail est très facile à mépriser parce qu’il est mal connu ou pas connu du tout. D’autre part, ces préposées manquent de soutient puisque, de par notre culture, nous ne valorisons pas davantage le travail de nos mères, de nos soeurs, pour faire court, nous ne valorisons pas le travail des femmes qui s’occupent du «domestique» encore en 2013. 
Je ne surestime pas ces femmes, mais je déplore grandement le fait que leur travail soit sous-estimé.
Peu à peu, je constate que le ministère de la Santé et des Services sociaux met en place des règlements qui vont améliorer les conditions de vie et la sécurité des personnes âgées dans les résidences privées. D’autre part, ces règlements vont permettre de bonifier la qualité du travail des préposées en leur imposant un DEP en formation de préposées aux bénéficiaires. Le ministère va aussi exiger une meilleure transparence dans l’administration de ces résidences privées par leurs propriétaires, et qu’il va investir plusieurs millions de dollars pour améliorer les services donnés aux personnes âgées. 
Durant toute la période de gouvernance du Parti libéral, la situation des personnes âgées dans les résidences privées s’est dégradée à un point tel que les médias ont développé une culture de mépris envers la proie facile à atteindre, notre métier. Plus les années passaient, plus les préposées devenaient de mauvaises employées, et sans que nous n’ayons rien à dire, parce que nous n’avions pas droit à la parole, et encore moins d’écoute, nous sommes devenues les uniques responsables de maltraitance envers les personnes âgées. Et le plus déplorable encore, est que certaines d’entre nous ont commencé à y croire en encourageant le dénigrement. J’appelle cela la «culture masculiniste».   
Vous me direz peut-être « Vous attendez quoi pour vous syndiquer ? » La syndicalisation des préposées aux bénéficiaires n'est malheureusement pas pour demain. Le taux de roulement du personnel est très élevé, ce qui ne permet pas de favoriser de liens assez important pour créer une solidarité ; leur précarité est telle que peu de femmes sont prêtent à prendre le risque de se faire congédier pour avoir de meilleures conditions de travail, elles préfèrent le statu quo. Ce paradoxe engendre des conditions de travail malsaines et
maintient les préposées dans un état d'inertie. *Être travailleuses non syndiquées, c’est avoir peu de recours contre les agissements arbitraires, n'avoir aucun congé de maladie payé, aucune description de tâche, aucune reconnaissance de son ancienneté, un bas salaire et des conditions de travail précaires. De fait, des millions de travailleuses non syndiquées ont pour seule et unique protection celle, bien mince, prévue par les lois d’ordre public, telle la Loi sur les normes du travail, la Loi sur la santé et la sécurité du travail ou la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles quand on ne les congédie pas avant qu'elles puissent y recourir. 
En 2013, aujourd’hui, c’est assez ! Cela suffit le mépris du métier de préposées aux bénéficiaires et les mauvaises conditions de travail du personnel dans les résidences privées ! 
Par le biais du règlement concernant la transparence de l’administration de nos employeurs, nous allons pouvoir vérifier de combien les employeurs nous privent d’augmentation de salaire; nous allons pouvoir savoir de combien ils privent leurs résidents (e)s de services auxquels ils ont droit à l’intérieur même de leurs résidences; nous allons pouvoir calculer ce qu’ils investissent en achats de nourriture pour faire les repas des résident(e)s.
Madame Maltais, pour vous permettre de mieux vous informer sur notre métier, je vous invite à venir voir le blogue que je consacre entièrement à mon métier. Vous y trouverez des textes, des articles qui traitent des différentes facettes de ce métier, et qui peuvent vous offrir un peu plus de renseignements sur nos conditions de travail. Voici le lien : http://sante-prepose.blogspot.ca
Le jeu de balle, entre le ministère de la Santé et le vôtre, auquel je me prête ne m’indispose nullement, il me permet de voir à quel point nos élu(e)s politiques prennent en considération le travail de leurs électrices. C'est à vous, les élu(e)s, qu'incombent de faire respecter nos droits et de veiller à ce que vos électrices ne vivent pas dans la précarité, où la qualité de vie est enviable mondialement*. Nous avons les normes du travail pour garantir le minimum, ce qui est encore heureux, mais ne serait-ce trop demandé d'avoir un peu plus ? Après tout, c'est vous, les élu(e)s, qui faites la loi !
Madame, veillez acceptez mes salutations distinguées.
*Source : Économistes associés au centre droite, Godbout et Joanis ne peuvent être accusés de pratiquer un jovialisme de gauche. Ils montrent pourtant, chiffre à l’appui, que le Québec, grâce à son modèle social-démocrate, est le champion mondial de la qualité de vie. http://www.laction.com/Opinion/Louis-Cornellier/2012-02-29/article-2906503/Le-Quebec
*Source : Au bas de l'échelle : http://www.aubasdelechelle.ca/vos-droits-au-travail/iv-la-syndicalisation.html

28 avril 2013

Quelques sites pour nous aider...


Action Travail des Femmes, c'est une équipe solidaire, ayant une grande ouverture d'esprit, qui soutient avec une efficacité et une rigueur exeptionnelles les femmes défavorisées, de toutes origines, dans leurs démarches pour accéder à des emplois décents. 

Qui a droit à vos services? 

Toutes les femmes, de tous pays et de tous âges, ont droit à nos services.

Profitez de nos services vous aussi :
Nos services sont gratuits et ouverts à toutes les femmes. 
Contactez-noushttp://www.atfquebec.ca/atf/faq.html

Connaître et défendre ses droits
L'emploi pour toutes les femmes : un guide d'information sur l'accès à l'égalité en emploi réalisé par Action travail des femmes en collaboration avec l'Institut national de la recherche scientifique.
Au bas de l’échelleCommission des normes du travail du Québec : pour connaître les conditions minimales de travail : taux du salaire minimum, durée de travail, heures supplémentaires, jours fériés payés, etc.
Au bas de l’échelle : éducation populaire et défense des droits des travailleuses et des travailleurs non syndiqués.
Association des aides familiales du Québec : intervient afin que les aides familiales puissent faire respecter leurs droits et leur offre la possibilité de sortir de l'isolement et de créer des liens de solidarité.
La tête de l'emploi : ce projet de l'ONF sur la discrimination raciale dans nos milieux du travail incluait la production de films et l'alimentation d'un blogue qui révèlent les obstacles vécus par les minorités visibles et les peuples autochtones.
Placard et travail : présente les résultats d’une recherche qui aborde des thèmes comme la décision de dire ou taire son homosexualité au travail et les difficultés à faire respecter leurs droits que rencontrent les personnes homosexuelles. Inclut des vidéos, des mots entrecroisés, un quiz, une relation d’aide simulée et des ressources.
Défendre nos droits : ce site encourage à s’informer et à défendre ses droits. Il montre comment nos droits sont reconnus au Québec et au Canada et traite des droits des personnes peu alphabétisées.
Centre de recherche-action sur les relations raciales : offre du soutien et défend des victimes de discrimination basée sur la race, la religion, l’origine ethnique ou nationale, le statut d’immigré ou de réfugié et autres considérations du même ordre.
Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec : veille à la promotion et au respect des droits au Québec.
Réécrire l’égalité : le Tribunal des femmes du Canada, un tribunal «virtuel» de juristes qui revisite certaines décisions cruciales de la Cour Suprême en matière de droit à l’égalité, et réécrit la jurisprudence en matière d’égalité.
Commission canadienne des droits de la personne : administre la Loi canadienne sur les droits de la personne qui voit au respect des principes de non-discrimination et d'égalité des chances dans tous les domaines relevant de la compétence fédérale.

24 avril 2013

Un personnel invisible d'Anne-Marie Arborio




Photo : La Presse canadienne (photo) Jacques Boissinot« Quand on investit 500 millions, on en a pour notre argent ; c’est le même phénomène que pour les garderies », affirme le ministre de la Santé, Réjean Hébert.

Un portrait des aides soignantes, ou préposées aux bénéficiaires présenté par :

Un personnel invisible
Anne-Marie ArborioUn personnel invisible. Les aides-soignantes à l'hôpital, Economica, coll. « sociologiques », 2012, 334 p., Ed. augmentée d'une préface de l'auteur, ISBN : 978-2-7178-6533-2.
Economica, coll. « sociologiques », 2012, 334 p., Ed. augmentée d'une préface de l'auteur, ISBN : 978-2-7178-6533-2.

C’est une enquête exemplaire que viennent de rééditer opportunément, augmentée d’une préface de l’auteur, les éditions Economica. La diversité des matériaux, des points de vue et des échelles d’observation permet d’éclairer le présent en montrant ce qu’il doit au passé (le dépouillement d’archives permet ainsi de retracer l’invention de la catégorie d’aide-soignante), de mettre en relation des analyses macrosociologiques (une analyse secondaire de l’enquête sur l’emploi de l’INSEE et une analyse des données sur le personnel d’un établissement de l’Assistance Publique) et des biographies individuelles, de confronter l’observation directe des pratiques de travail à des entretiens biographiques.

Cette enquête a pour objet « le métier d’aide-soignante ». Il s’agit d’une population féminine à 90 %, qui se recrute dans les classes populaires. Le capital scolaire des aides-soignantes permet d’y distinguer des générations successives liées à l’existence d’une double voie de recrutement - formation « sur le tas »/formation scolaire - et à l’élévation du « droit d’entrée » - création en 1996 d’un Diplôme Professionnel d’Aide Soignante puis ouverture d’un bac professionnel. L’interrogation initiale (conservée dans le titre de l’ouvrage : « Un personnel invisible ») est issue de l’apparente contradiction entre l’importance de ses effectifs (environ 350 000) et sa « relative invisibilité ».

Mais, cette interrogation de départ cède la place à un ensemble d’enjeux théoriques : 1°) l’existence sociale d’un groupe délimitable par sa définition nominale ; 2°) la prise en charge du « sale boulot » (Everett Hughes) ; 3°) les « carrières horizontales » (Howard Becker) ; 4°) les métiers construits comme « féminins » (définis par l’investissement de compétences acquises dans l’univers domestique : nettoyage, hébergement) ; 5°) les employés « à statut » ; 6°) le rôle des aides-soignantes dans la définition du statut social du malade.

Le compte rendu de l’enquête est distribué en six chapitres. Le premier reconstitue l’histoire des hiérarchies et carrières dans l’histoire du personnel secondaire des hôpitaux : la naissance de l’infirmière et du personnel paramédical laïque et spécialisé, la construction de la catégorie d’aide-soignante « inventée (au cours des années 1950) pour prendre en charge des tâches, de type domestique, autrefois réservées aux infirmières » (p. 64).

Le deuxième chapitre s’interroge sur la « consistance sociale » (Maurice Halbwachs) du groupe des aides-soignantes. Si la catégorie d’aide-soignante est une « invention du droit mettant en ordre une situation réelle » (p. 65), cette « identité nominale » coïncide-t-elle avec une « identité réelle » ? Dans une perspective « objectiviste », Anne-Marie Arborio établit d’abord un inventaire des « choses » associées au titre d’aide-soignante : la statut d’agent public, une formation (la plus courte des formations paramédicales), une définition minimale des tâches, une position subordonnée en dépit d’un « souci de professionnalisation » (dont témoignent l’existence d’une revue et d’associations professionnelles), la construction statistique de la catégorie, un métier très féminisé chargé des « tâches intermédiaires entre le ménage et le soin » (p. 89), un métier socialement proche des Agents de Service Hospitalier (appartenance commune aux classes populaires, position située au bas de la hiérarchie sociale en matière de recrutement scolaire, de recrutement social et de préférence conjugale).

Outre ces « choses » associées au titre d’aide-soignante, le troisième chapitre met en évidence un ensemble de caractéristiques du métier. 1°) Situées « au bas de la hiérarchie des métiers paramédicaux » (p. 4), les aides-soignantes occupent une position intermédiaire dans la hiérarchie hospitalière entre infirmières et Agents de Service Hospitalier. Vouées aux « tâches les plus basses d’assistance au malade », elles ont en charge la « face cachée du processus thérapeutique ». 2°) Mais leur métier peut être également défini comme un travail sur un « matériau humain », un « travail sur l’homme » (Erving Goffman) ou sur le « monde des choses humaines », qui le distingue du travail sur « le monde des choses matérielles » (Maurice Halbwachs), associé à une « compétence relationnelle » (p. 108) valorisée par les AS (cf. « sentimental work » d’Anselm Strauss) qui les inclut dans « le monde des soignants » (p. 113). 3°) Le métier d’aide-soignante correspond à une position dans la division du travail associée au principe de « délégation du sale boulot » à tous les niveaux de la hiérarchie hospitalière (une partie du dirty work de l’infirmière échoit à l’aide-soignante, p. 119). Cette délégation n’implique pas pour autant une assignation stable : une part d’indétermination du travail et d’autonomie du travailleur subsiste, donnant lieu à des stratégies d’acceptation, d’évitement ou de délégation du « sale boulot ». 4°) Au métier d’aide-soignante correspond un « savoir-soigner » profane (care) et un « savoir-lire le social » (« savoir-juger les besoins des malades »).

Les trois derniers chapitres étudient et classent les carrières d’aides-soignantes, distinguant, d’une part, les aides-soignantes « produites » par l’école  de celles qui se sont reconverties, plus ou moins tardivement, en telle ou telle occasion, en aide-soignante ou encore les promotions d’agent de service hospitalier à aide-soignante, d’autre part, les « carrières verticales » (« carrières modèles » d’agent, à aide-soignante et d’aide-soignante à infirmière) et les « carrières horizontales » (Howard Becker) (semblables par le prestige ou le revenu, les postes d’aides-soignantes sont suffisamment différenciés pour que la mobilité d’un poste à l’autre puisse être lue en termes de carrière : cf. « quasi-infirmière »).

Méthodologiquement exemplaire, théoriquement bien construite, l’enquête d’Anne-Marie Arborio invite, par ailleurs, à mieux situer le groupe des aides-soignantes dans le cadre des classes populaires auxquelles elle les rattache. De ce point de vue, son enquête suggère que cet espace des classes populaires n’est sans doute pas seulement hiérarchisé de haut en bas, mais peut-être aussi ordonné par la division entre « monde des choses humaines » (plutôt féminin) et « monde des choses matérielles » (plutôt masculin), etc.




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Baluchon Alzheimer


Excellente vidéo à voir, partagé par l'organisme Baluchon Alzheimer


La maladie d'Alzheimer, Serge Gauthier, M.D., FRCPC



Merci à Chantal de Facebook pour ce lien :


Ce livre intitulé « La fabrique de malades » par le Dr Sauveur Boukris est un réquisitoire à la fois très documenté et facile à lire sur la situation médicale et pharmaceutique en France, et plus globalement dans le monde.
couverture La fabrique de maladesL’ouvrage commence par une citation de la pièce de Jules Romain « Knock ou le triomphe de la médecine » : « tout homme bien portant est un malade qui s’ignore » et se poursuit, quelques pages plus loin, par une autre d’Henry Gadsen, président de MSD (Merck & Co), une des cinq premières firmes pharmaceutiques mondiales, qui déclare que son rêve est de produire des médicaments pour les bien portants…



Pour lire la suite... 


















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1 avril 2013

Le salissage des préposées aux bénéficiaires doit cesser !

Propriétaires de résidences ! Gouvernance de connivence ! Femmes préposées ! 
Qui sont les vrais responsables ?

Ce texte est envoyé au directeur-adjoint du ministre de la Santé et des Services sociaux :

Je ne tolère plus que l’on fasse d’un métier noble le bouc émissaire d’une société devenue malade et irresponsable. Pour moi s’en est trop et cela doit cesser ! Pourquoi a-t-il fallu attendre le 13 mars 2013 pour commencer à mettre en place des mesures pour améliorer la santé et la sécurité, dans les résidences privées, des personnes âgées à travers une série de nouvelles règlementations, s’il y a tellement de maltraitance dans les résidences privées ? 

Pourquoi n’y a-t-il pas, dans ces résidences, des méthodes de travail et de communication normalisées pour faciliter le contrôle de qualité du travail des préposé-e-s, comme nous pouvons l’observer dans d’autres milieux de travail ? Pourquoi les préposé-e-s sont, pour la plupart du temps, seules durant tout leur quart de travail, ou encore sans aucun encadrement quelconque ? Pourquoi laisser pourrir de telles situations de maltraitance durant des années, alors que les médias placardent leurs journaux d’histoires d’horreur envers les aîné-e-s dans les résidences privées ? Pourquoi cette interminable chaîne d’intervenants (les responsables de ces résidences, les familles des résident-e-s, les travailleurs sociaux et les travailleuses sociales, les infirmiers et les infirmières, les médecins et les inspecteurs du ministère de la Santé) laisse de telles situations se produire ? Pourquoi personne ne voit ce qui se passe dans les résidences ?  Serait-ce la signature du parti politique de l’époque qui aimait tant faire pourrir les problèmes en faisant de l’évitement pour protéger des intérêts qui nous sont inconnus ? Serait-ce de la pure négligence de la part de l’État, peu importe le nom du parti qui le représente ? Ou encore serait-ce un problème de société ? Notre problème à tous et à toutes !

Des employeurs véreux
Les bons patrons font les bons employé-e-s, c’est bien souvent le cas, et s’il existe de mauvaises préposées, pourquoi des employeurs les engagent-elles et les gardent à leur service ? Nous constatons que ce sont ces employeurs qui sont très souvent les premiers responsables de maltraitance, quand il est possible de dévoiler les réelles conditions dans lesquelles leurs employé-e-s se retrouvent. 

La plupart du temps, ces employeurs n’offrent pas les moyens de travailler adéquatement, et établissent des règles qui ne correspondent pas aux tâches à exécuter. Ou encore, ces règles ne répondent pas aux normes exigées par la loi ou les normes, et, dans le cas qui nous préoccupe ici, ces lois et ces normes viennent du MSSS (ministère de la Santé et des Services sociaux). Ces employeurs sont bien souvent incapables de différencier l’acceptable de l’inacceptable. Aujourd’hui, je vous partage des situations où l’image du travail des préposées aux bénéficiaires est entachée et entièrement attribuables à des employeurs sans scrupule ! Et ce sont les préposées qui en portent l’odieux! 

Les hommes fuient ce milieu de travail, nous le voyons bien. À peine 1 % de leur présence en tant que préposés se retrouve en résidence privée et à peine un peu plus dans les centres, où les conditions de travail sont bonifiées. Ce domaine, qu’ils trouvent pourtant répugnant, ils l’investissent en le trouvant soudainement alléchant quand ils en deviennent les patrons. Ils gèrent ces résidences avec incompétence, dépourvus de tout jugement, n’ayant qu’un objectif en tête : embaucher du personnel féminin pour qu’ils puissent gérer la ‘business’. Mais ça, on ne l'entend jamais dans les médias, on ne le voit jamais en gros titre sur les pages des journaux, on préfère dénigrer le métier. Notre culture masculinisme encourage le mécontentement envers les épouses, les mères, les soeurs, les aidantes, les femmes, et les préposées, car ce sont elles qui ‘essuient le monde’ ! De toute évidence on choisit le dénigrement à l'encouragement ! C'est ce que le public reçoit comme message. Moi, c’est ça que je trouve répugnant !

Des témoignages
Je suis habituellement réservée quand vient le temps de dévoiler des informations qui ne sont pas de mon ressort, mais j’ai beaucoup de difficulté à accepter l’ignorance ou l’aveuglement volontaire. Cette fois, je me dois de vous informer d’une situation troublante : je me permets de vous signaler qu’il existe une résidence dans ma région, qui a obtenu sa certification il y a quelques mois, après avoir opéré depuis plusieurs années en gardant ses résident-e-s dans des conditions totalement inacceptables. 

Cette résidence n’est pas encore fermée et fait actuellement l’objet d’une plainte déposée en bonne et due forme en février dernier. Si la situation a changé, les informations que je vous partage, elles, datent d’à peine un mois et demi. 

Depuis les cinq à six dernières années, les pratiques de gestion de ses nouveaux propriétaires semblent très douteuses, ce qui pourrait se comparer, semble-t-il, a un refuge mal tenu pour itinérants, avec ses 28 résidents-e-s de toutes provenances. En plus des tâches habituelles du métier de préposée aux bénéficiaires, la responsabilité du ménage n’incombe qu’à une seule personne. Durant la nuit, il n’y a aucune présence pour surveiller les lieux. Que dites-vous de ça ? C’est de l’aliénation institutionnalisée ! En voici la démonstration :   

Les résident-e-s qu’elle accueille arrivent de différents milieux ; des personnes en santé mentale, des toxicomanes, des personnes âgées, et des personnes souffrant d’Alzheimer. Ces personnes ont entre 45 et 80 ans, dont environ la moitié sont incontinentes. Au fond, ce pourrait être un centre de répit-dépannage où des personnes y passent quelques jours avant d’être installées ailleurs de façon permanente. Mais cette résidence abjecte est leur lieu de vie : 

- quand l’unique personne, qui travaille dans cette résidence comme femme à-tout-faire, qui arrive le matin pour s’occuper de ce lieu infect, elle y découvre des petits tas d’excréments un peu partout, elle découvre des personnes qui ont leur couche-culotte remplie à rebord, sans parler de celles qui les ont enlevées on ne sait où !

- quand elle trouve une vieille dame dont le tube respiratoire est accroché partout sauf au bon endroit ; quand elle doit nettoyer l’endroit, changer les lits, laver literies et vêtements, comment voulez-vous qu’elle s’occupe adéquatement de ces 28 résident-e-s ? Évidemment, elle doit être de ces préposées qu’on accuse de négligence, n’est-ce pas ? Pourquoi ne retrouve-t-on pas des bénévoles des petits Frères des pauvres dans cette résidence, pour veiller sur ces gens ? Ils se trouvent seulement à Montréal ?

- quand des personnes ayant des troubles de schizophrénie et des personnes atteintes d’Alzheimer vivent sous le même toit, nous nous retrouvons devant une situation explosive, surtout quand ces personnes sont laissées à elles-mêmes pendant des heures durant ; 

- quand, l’hiver, l’humidité pénètre dans cette résidence au point que le rez-de-chaussée serait qualifié d’invivable par un inspecteur en bâtiment, ou l’été, ce même rez-de-chaussée se remplit de fourmis charpentières, et que les moustiquaires ont disparu ;  

Ces situations sont imputables à qui croyez-vous ?  La source, qui est elle-même une préposée, m’a dévoilé ces informations en qualifiant ce lieu de « dépotoir du coin parce qu’on ne sait pas trop où nicher ces gens par manque de ressources ». Encore très troublant ! 

Que font le CLSC, les intervenants en santé, les familles de ces personnes si elles en ont, ou encore vos inspecteurs ? Je conçois que c’est sous le gouvernement libéral que ces événements ont eu lieu, mais maintenant c’est sous votre responsabilité d’y voir. Surtout de faire en sorte que des certifications ne soient plus distribuées aveuglement à des propriétaires de lieux abjectes, afin qu’ils n’aient plus la possibilité d’opérer aucune autre résidence. Ce serait inconcevable si cette situation perdurait ! 

Les règlementations, que vous avez mises en application le 13 mars dernier, vont obliger un bon nombre de résidences à fermer, et c’est parfait ainsi, car elles méritent d’être fermées. Les propriétaires, en mal de profits, vont être obligés de sortir de l’argent de leurs poches pour répondre aux nouvelles normes dans des délais bien établis, mais ça, ils ne le désirent pas ! Ils préfèreront fermer leurs business plutôt que de rendre leurs résidences respectables. Ce n’est pas à moi de faire l’inspection des résidences privées, vous avez un personnel qualifié et bien rémunéré, je présume !

Quelques autres observations pertinentes
Je ne croyais pas que de telles situations pouvaient exister et pourtant j’ai déjà rapporté moi-même une problématique qui concernait l’insalubrité d’une résidence privée au commissaire des plaintes du MSSS en 2008, mais jamais comme celle que je vous ai exposé, et une fois de plus je découvre que ces résidences sont souvent gérées par des personnes qui savent à peine écrire ou lire, mais qui ont développé d’excellentes connaissances pour les affaires ($$$), et qui ont réussi, par quelques tours de passe-passe, à obtenir la certification du MSSS. Ça, c’est troublant ! Ces personnes je les surnomme maintenant, « Mes messieurs 3 % ». Vous savez, le cynisme n’est pas exclusif !

- quand une résidence offre à ses pensionnaires une soupe et des sandwichs pour souper à tous les soirs ; 

- quand des propriétaires embauchent de très jeunes femmes (19-20 ans) qui n’ont pas fini leur Secondaire III ; quand des propriétaires vont jusqu’à leur offrir la gestion de leur résidence pour 12,50 $ l’heure, il faut avoir du culot, être dépourvus de conscience, et faire preuve de mauvaise foi envers ces jeunes femmes, mais aussi envers les rédident-e-s;

- quand ce sont des étrangers, grecs, russes, ou quelques autres nationalités, qui achètent les résidences avec clientèle et personnel, clés en main, qui ne connaissaient ni notre langue, ni notre culture;

- quand ces derniers font administrer leurs résidences par des femmes compétentes qui n'ont aucune connaissance de la réalité économique qui est faite à leurs égards, pendant qu’elles servent ces étrangers, peut-être venus blanchir leurs argents au Québec, ce qui ne me surprendrait pas du tout ! 

- quand, d’ici très peu de temps, des consortiums vont prendre de plein pied le marché de l’or gris et faire grimper le prix des chambres de leurs belles et luxueuses résidences, et ainsi créer un Âge d’or à deux vitesses. J’appelle cela de la gestion de connivence ! Et vous, que dites-vous de ça ? 

- quand nous recevons une dame à notre résidence, parce qu’à deux reprises sa famille l’a retrouvé sur le dos dans sa maison, incapable de se retourner et de se lever, parce que son époux l’a laissée seule toute la journée. Quand ce même époux nous arrive avec un réfrigérateur dont nous devons refuser l’entrée dans la résidence parce que l’objet est trop dégoutant : j’ai vu du gravier dans le caoutchouc de la porte, caoutchouc envahi de champignons noircis ; des taches de doigts crottés sur le devant de la porte, un frigo sale sur les quatre côtés, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Enfin, un objet inacceptable dans la chambre d’une résidente. Comment peut-on qualifier cette situation, si ce n’est pas de la maltraitance ? 

Que je suis naïve, car je reste estomaquée à chaque fois que j’entends des choses pareilles ! Finalement, M. Mongrain avait peut-être raison de s’époumoner derrière son micro ! Mais, son erreur était sa cible et laisser sous-entendre que la négligence venait des préposées... Ça, ça ne m’étonne pas non plus ! Et les réprimandes ne s’arrêtent pas là ! Nous critiquons les femmes en les affublant du qualificatif de bavarde, et bien à partir de maintenant, j’invite les femmes préposées à devenir encore plus bavardes et à divulguer des situations comme celles-ci au commissaire des plaintes de leur région administrative, ou encore sur mon blogue et de cesser d’avoir peur d’être congédiées pour cette raison. Je vous fais un scoop! Je veux mettre sur pied un service de consultation juridique pour les femmes préposées! Que dites-vous de ça !  Pour en savoir plus :  Que du théatre ! 

Conditions de travail, salaire et encadrement
Devant toute cette hargne médiatique, les préposées sont laissées à elles-mêmes. Nous faisons office de ‘poulie’ quand vient le temps de répondre aux accusations qui viennent de toutes parts dans cette courroie de transmission mal informée. Autant en aval qu’en amont, nous n’avons aucun support. Les membres des centres de services de santé et des services sociaux s’occupent des résidents, pas de nous ! Puisque nous sommes les invisibles de ce système. S’il a un problème à régler, ils s’adressent la plupart du temps à la personne responsable de la résidence. Il faut contacter ces centres nous-mêmes si nous voulons avoir de l’aide, du soutien ou des informations pertinentes concernant une situation particulière.

Pourtant, qui sont les mieux placés pour parler des situations qui concernent les résidents ? Et qui doit prendre en compte les informations que nous pourrions fournir si on nous le demandait ? Les administrateur-trice-s de ces résidences, les propriétaires, les familles, les membres des Csss, les médecins ? Chacun de ces intervenants doit être impliqué dans le processus des soins à donner aux résidents en collaborant avec nous ! 

Pour dire qu’il existe de réels problèmes au sein de ce domaine de travail, le 81e congrès de l’ACFAS, qui se déroulera le 07 mai 2013, à l’Université de Sherbrooke consacrera ses réflexions sous ce thème :

Aides-soignantes et préposés aux bénéficiaires : Enjeux sociaux et scientifiques actuels
«Ce colloque aura pour objectif de présenter des recherches actuelles en sciences sociales portant sur les métiers d’aides-soignantes (en France, Suisse, Belgique) et préposés aux bénéficiaires (au Québec). Depuis les travaux d’Anne-Marie Arborio (2001), de nombreuses études se sont accumulées portant sur ce sujet, sans pour autant que ce soient réunis dans un même colloque les chercheurs francophones autour de cette thématique. Rappelons que les membres de ces deux métiers rassemblent dans des organisations hospitalières ou gériatriques des acteurs professionnels au plus proche des patients ou résidents, et devant réaliser envers eux des actes d’assistance, sous la supervision immédiate des infirmières. De nombreuses études en France (Causse, 2006 ; Molinier, 2005) ou au Québec (Riendeau, 2006 ; Cognet, 2003) ont permis de considérer les multiples dimensions de ce métier : dévolues largement au travail relationnel, au care, les aides-soignantes et préposés subissent pourtant largement les problématiques relatives aux nouvelles injonctions en termes de qualité du travail, de charge de travail et d’épuisement professionnel dans les organisations hospitalières et gériatriques. De plus, elles subissent actuellement une forte médiatisation autour de la problématique de la maltraitance envers les résidents dont elles seraient les responsables directs. Ainsi, les sciences sociales, et notamment la sociologie, peuvent apporter un éclairage spécifique des enjeux actuels entourant ces métiers. Les auteurs auront donc à répondre à l’une de ces questions : 1) Quelles sont les problématiques sociales émergentes portant sur les pratiques de ce personnel ou sur ces métiers ?  2) Qu’est-ce que les études scientifiques en sciences sociales peuvent apporter à la compréhension et à la transformation de ces pratiques et métiers ?  ( https://app.cyberimpact.com/clients/3733/public/4980b450-c1f8-46cc-b016-8abd1dceb166/files/Appel%20a%20Communication%20PaB%20et%20AS%20ACFAS%202013.pdf ) » 

(Juste une petite remarque : La personne qui a écrit ce texte ne sait même pas où et comment utiliser le masculin et le féminin d’une phrase à l'autre (attribuable à son subconscient et non à son savoir-écrire) : préposés ou préposé-e-s : elles ou les préposé-e-s : directs ou directes. Finalement de qui parle t-on : des femmes préposées ou des préposé-e-s. Rassurez-vous mes messieurs 3 %, on parle de nous... les femmes bien sur !)

En France, en Belgique et en Suisse, on retrouve la même situation de maltraitance. Pourquoi ? Je n’ai aucune connaissance des problèmes de maltraitante dans les pays de la francophonie, mais je sais que les comportements humains sont semblables d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre. (http://democratie2012.fr/les-personnes-agees-en-france-aujourdhui-et-demain-381.html). Le laisser-aller des gouvernements et le fait que des résidences soient gérées par des hommes sont, je devine, à la base de ces problématiques. Jugement de valeur me direz-vous ? Pourquoi en serait-il autrement ailleurs ? 

Quant à la Fédération des préposé-e-s aux bénéficiaires du Québec, la FPABQ, elle me semble totalement désintéressée par les conditions de travail de ses préposées. J’ai payé ma cotisation annuelle de 100 $, sans recevoir aucune information pertinente à ce sujet. À ce coût, je m’attendais à mieux.  Voici la mission de la FPAB : (Protection du public et du titre d'emploi (Avec ses signification connexe (ex : Aide-soignant, aide-infirmier, Öetc.) en s'assurant que nos membres exercent avec professionnalisme leur vocation et en contribuant à promouvoir une qualité optimale, dans un souci de développement personnel, professionnel afin de répondre aux besoins de la population du Québec, c'est la raison d'être de la Fédération.Pourquoi ne nous aide t-elle pas à établir des moyens de communiques entre les intervenants du réseau de la santé et veiller au contrôle de qualité du travail, comme il est indiqué dans sa mission. Nous en sommes très loin.. .
http://sante-prepose.blogspot.ca/2012/11/normal-0-0-1-317-1810-15-3-2222-11.html

Quant à nos conditions relatives au marché du travail, nous sommes régies par les normes du travail, comme vous me l’avez souligné, et c’est à ces normes que nous devons nous en tenir, nous les préposées qui ne sont pas protégées par un syndicat, ou une quelconque convention de travail avec notre employeur. Ces normes du travail sont insuffisantes. Elles discriminent encore et toujours les femmes, elles ne répondent pas aux exigences du marché du travail actuel, ni au contexte social et économique. Et pour vous démonter mes propos, je vais vous partager un bout d’histoire des normes du travail, que ma collaboratrice a trouvé pour moi sur le web et vous pourrez constater où ont eu lieu les changements. L’exercice est intéressant et en dit long sur notre culture : 

1919 - ADOPTION DE LA LOI DU SALAIRE MINIMUM DES FEMMES
La Loi du salaire minimum des femmes ne vient pas remplacer la loi des établissements industriels. Elle occupe un champ de compétence différent et complémentaire. Bien que la Loi entre en vigueur le jour de sa sanction, elle demeure inopérante jusqu’en 1925. Six années s’écoulent en effet avant que le gouvernement se nomme des commissaires, constituant ainsi la Commission du salaire minimum des femmes.
1937 - LOI DES SALAIRES RAISONNABLES
Avec l’entrée en vigueur le 1er septembre 1937 de la Loi des salaires raisonnables, la protection du salaire et des conditions de travail minimums s’étend à un grand nombre de métiers, et ce, sur l’ensemble du territoire de la province. Touchant aussi bien les hommes que les femmes, cette loi assure à ces dernières l’application du principe : à travail égal, salaire minimum égal.

En plus d’élargir son champ d’application, la loi englobe maintenant un plus grand nombre de conditions de travail. La plupart de ces conditions structurent d’une façon durable plusieurs aspects des relations de travail. Il s’agit :
1-de la protection des employés à pourboires
2-du congédiement illégal
3-de la protection contre le sweating system
4-de la rémunération du temps d’attente et des heures supplémentaires
5-de la réglementation de la fréquence et du mode de versement des salaires
6-du cumul des recours
7-de l’interdiction faite à l’employeur d’opposer à une réclamation de salaire une dette que l’employé avait envers lui
8-du droit à la lettre de recommandation
9-de la sous-traitance

1940 - VERS UNE NOUVELLE LOI
À son arrivée au pouvoir en novembre 1939, le gouvernement libéral du premier ministre Adélard Godbout remplace toutes les lois du travail existantes. Il donne aussi le mandat au juge Ferdinand Roy de préparer un projet de loi sur le salaire minimum destiné à remplacer la Loi des salaires raisonnables. Le projet élaboré par le juge Roy est en partie mis de côté par l’Administration. On lui préfère des textes préparés par le comité de refonte de la Loi de la convention collective, adaptés pour satisfaire aux exigences du gouvernement. Ainsi est née la nouvelle Loi du salaire minimum.

LOI DU SALAIRE MINIMUM
La Loi du salaire minimum est sanctionnée le 22 juin 1940 et elle entre en vigueur sur proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil le 18 septembre 1940. La nouvelle loi s’applique à tous les salariés du Québec qui travaillent chez l’employeur ou à domicile, et ses dispositions sont d’ordre public. Malgré certaines exceptions, il existe une norme à laquelle tous les employeurs sont assujettis, sans exception : l’obligation de verser le salaire dans une enveloppe de paie. 
(Il n’y manque que le mot ‘brune’)

1980 - LOI SUR LES NORMES DU TRAVAIL
La Loi sur les normes du travail est sanctionnée le 22 juin 1979 et elle entre en vigueur, à l’exception de quelques articles, le 16 avril 1980. Le même jour, la Commission des normes du travail entreprend ses activités avec le mandat de surveiller la mise en œuvre et l’application de la Loi sur les normes du travail, en exerçant particulièrement les fonctions suivantes :
1-Informer et renseigner la population en ce qui a trait aux normes du travail
2-Surveiller l’application des normes du travail et, s’il y a lieu, transmettre ses recommandations au ministre
3-Recevoir les plaintes des salariés et les indemniser
4-Dédommager les salariés à la suite de la faillite d’un employeur
5-Tenter d’amener les salariés et les employeurs à régler leurs désaccords relatifs à l’application de la loi et des règlements

1999-2000 - ÉVOLUTION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
Le gouvernement du Québec adopte 3 projets de loi qui viennent accroître le champ d’intervention de la Commission des normes du travail.Il s’agit de :
1-la Loi concernant les conditions de travail dans certains secteurs de l’industrie du vêtement, entrée en vigueur le 11 novembre 1999, qui modifie la Loi sur les normes du travail (1999, c. 57)
2-la Loi modifiant les normes du travail en matière de disparités de traitement (1999, c. 52), entrée en vigueur le 1er février 2000
3-la Loi sur les normes du travail et d’autres dispositions législatives concernant le travail des enfants (1999, c. 52), entrée en vigueur le 1er février 2000.

2003 - RÉVISION DE LA LOI SUR LES NORMES DU TRAVAIL
Le gouvernement décide de moderniser les lois du travail afin de tenir compte des nouvelles réalités. Les règles auxquelles sont assujettis quelque 1,7 million de salariés québécois et leurs employeurs sont modifiées le 1er mai 2003 par l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions de la Loi sur les normes du travail.
Ces nouvelles dispositions introduisent pour ces salariés un ensemble de nouveaux droits en plus de clarifier et de simplifier plusieurs aspects des responsabilités des employeurs du Québec.
Cette révision substantielle de la loi compte 3 objectifs :
1-Élargir la protection de la loi à un plus grand nombre de salariés
2-Soutenir davantage la conciliation du travail avec la vie personnelle et familiale
3-Assurer une meilleure protection aux salariés

Parmi les nouvelles normes introduites à la loi, soulignons :
1-l’élargissement de certaines dispositions aux salariés agricoles et aux gardiens de personnes
2-le recours pour contrer harcèlement psychologique
3-la prolongation de la durée de congé sans salaire en cas de maladie et accident
4-la protection du salarié affecté par modification de statut (entrepreneur non salarié)
5-la protection en cas de refus de travail au-delà des heures habituelles
6-la réduction à 2 ans de la période de service continu pour recours à l’encontre d’un congédiement fait sans une cause juste et suffisante
7-la facilitation de conditions en matière de congés fériés
8-l’élargissement de la protection du droit au salaire minimum (employé à pourboire, port de vêtement, frais de déplacement et de formation)
9-les mesures relatives aux licenciements collectifs élargies et intégrées à loi.

Je n’ai pas à m’étendre sur le sujet, vous savez maintenant ce que je pense des normes du travail.

Le vrai visage des Québécois et le beurre sur le pain de la planète des hommes !
Excusez mon sexisme, que voulez-vous, je retourne l’ascenseur à ma façon, car l’occasion est trop belle pour me taire. Elle me permet de parler de ceux qui se cachent derrière leur culture masculine pour imposer aux femmes des conditions de travail malsaines, et par conséquent, des conditions de vie aussi malsaines. Si vous voulez me démontrer le contraire, faites-le avec aplomb et intelligence surtout ! Si vous trouvez que je suis dure envers ces hommes, prenez-vous-en qu’à vous-mêmes et posez-vous ces questions : Qui laisse les médias courir après la bête noire du métier de préposé-e-s, et laisse étaler en pleine page le dénigrement et les atteintes à la réputation de ces femmes prépos-é-e-s ? Qui est censé faire respecter les lois, les normes, les règlements et les faire appliquer ? Qui doit protéger l’intégrité des membres d’une société ? Ça ne devrait pas être moi !

Pour moi, le vrai visage des hommes québécois se dévoile depuis la commission Charbonneau. Maintenant, la perception que j’ai des hommes québécois, c’est qu’ils sont tous de la fraternité de mes petits messieurs 3 %, avec plus ou moins de pourcentage, selon les circonstances. 

Depuis ces quelques décennies, je constatais que le peuple québécois a développé la manie de tourner en rond. Il est longuement hésitant quand vient le temps de faire des choix, en manquant de vision ou en faisant de l’aveuglement volontaire sur des réalités qui pourtant sont évidentes, et n'aime pas se faire dire ses torts (n’aime pas la chicane). Aujourd'hui, je suis réveillée enfin ! Et je comprends maintenant pourquoi nous sommes ainsi ! Nous sommes un peuple foncièrement opportuniste, qui saute sur toutes les occasions pour que « ça fasse l'affaire », qui ne s'exprime pas clairement, au cas où ça engagerait à une perte quelconque. 

La ribambelle d'hommes qui défile à la commission Charbonneau me fait pitié, ainsi que nos hommes politiques et tout l’ensemble de leurs appareils d’État, sans parler des quelques greluches qui les suivent et les défendent les yeux fermés. Mais il faut bien quelques exceptions pour démontrer que le mot ‘intégrité’ existe réellement. Nous manquons lamentablement d'hommes honnêtes et surtout d’hommes d’honneur ! Je pense à deux hommes de notoriété publique, qui représenteraient très bien ce que je veux dire, mais seulement deux ce n'est vraiment pas suffisant, évidemment ! Ça ne fait pas un peuple qui se tient debout. Avec tous ces autres hommes ignares et prétentieux, nous sommes très loin de nous affranchir de notre colonisation et ce n’est pas pour demain que nous allons changer de paradigmes envers les femmes de notre société et envers les femmes tout court ! Mais n'en soyons pas attristés ! Nous avons ce que nous méritons, car ‘par chez-nous’ la barre est basse ! Ne vous en déplaise...

Ginette Dupuis
Une femme en colère

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Conditions et exigences pour l'obtention de certifications pour ouvrir une résidence pour aîné-e-s.
Aucune connaissances de base ne sont exigées en gérontologie et en soin de santé, ni en gestion des ressources humaines. Un contre-maître en construction ou un restaurateur à la retraite peut gérer une résidence s'il répond aux exigences des agences gouvernementales.

Lois, règlements et informations supplémentaires

L’association des résidences et CHSLD privés du Québec (ARCPQ) est un organisme sans but lucratif qui regroupe, représente et soutient les membres gestionnaires des établissements d’habitation d’hébergement privés du Québec en offrant des services et des soins à des personnes âgées autonomes ou en perte d’autonomie. Vous pouvez consulter leur site Internet au : www.arcpq.org
Concernant la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (article 118.1), vous pouvez consulter le document Les résidences pour personnes âgées, Guide des bonnes pratiques municipales sur le site du ministère des Affaires municipales et de la métropole au : www.mamm.gouv.qc.ca sous la rubrique aménagement et gestion du territoire.
Pour obtenir de l’information concernant la Loi sur les produits alimentaires. vous pouvez consulter le site du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) à l’adresse suivante : www.mapaq.gouv.qc.ca
www.santecanada.gc.ca/guidealimentaire.  courriel : publications@hc-sc.gc.ca
Pour obtenir de l’information relative à la Loi sur la sécurité dans les édifices publics (L.R.Q., c. S-3) et sur la Loi sur le bâtiment de la Régie du bâtiment du Québec, vous pouvez consulter le site Internet suivant : www.rbq.gouv.qc.ca sous la rubrique Lois, règlements et codes.
L'évacuation des résidences hébergeant des personnes âgées en cas d'incendie
Les exploitants de résidences pour personnes âgées, quel que soit le nombre de résidents, trouveront dans ce guide, récemment mis à jour, tout ce qu'il faut savoir concernant la prévention des incendies et la planification de l'évacuation de leur résidence.

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