29 octobre 2013

La vraie histoire des préposées et des aidantes naturelles


Pour ceux et celles qui ne sont pas encore informés, le ministre de la Santé, M. Hébert et son équipe ont présenté, le 13 mars dernier, des réglementations sur les conditions d'obtention d'un certificat de conformité et les normes d'exploitation d'une résidence privée pour aînés, ainsi que des mesures transitoires afin d'assurer aux établissements déjà existants, la mise en place progressive de ces dispositions. D’autre part, des règlements rendent obligatoire la formation de toutes les préposées en matière de réanimation cardiorespiratoire (RCR), de secourisme et de déplacement sécuritaire des personnes (PDSB), de même que l'acquisition de compétences spécifiques selon la catégorie de la résidence. De plus, elles devront être titulaires d'un diplôme d'études professionnelles décerné par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport ou d'une attestation d'une commission scolaire démontrant la maîtrise des compétences inscrites au Règlement.

Ces règlements étaient attendus depuis longtemps de la part des familles des résidentEs, autant que de la plupart des préposées. Partageant mes opinions avec une collègue sur ces mesures, je lui disais que j’avais hâte que ces nouvelles réglementations soient mises en application partout dans le réseau des résidences privées pour personnes âgées. Une fois ces nouvelles réglementations instaurées nous, les préposées, serons à 100 % conformes à ces mesures. Alors nous aurons une raison de plus pour demander à ce que le ministère respecte notre travail en exigeant de nos employeurs, qui sont aidés financièrement par le réseau de Santé, de majorer nos salaires et d’améliorer nos conditions de travail pour qu’elles deviennent convenables, et qu’elles correspondent aux conditions de vie actuelles. 

Sera-t-il possible de s’attendre à des changements positifs de la part du ministre de la Santé, concernant les conditions dans lesquelles les préposées aux bénéficiaires vont travailler dans les résidences privées pour personnes âgées et à domicile après que cette "réforme" soit imposée ? Le plus inquiétant est pour celles qui vont travailler à domicile. Quelles seront les garanties pour ces travailleuses en ce qui concerne leur intégrité physique et morale dans le cadre de leur travail ? Qui veillera à ce que l'horaire de travail soit respecté pour éviter les abus ? Qui s’assurera que les tâches soient bien définies, quand elles ne le sont pas dans la plupart des résidences privées, afin d’éviter toutes confusions sur le service offert ?  Qui fera l’administration des rémunérations ? La personne qui reçoit le service à domicile, la sous-traitance (les EES), ou un bureau de gestion à l'intérieur du réseau de santé ? 

Je souhaite que ces questionnements, que nous pouvont aussi lire, ces derniers mois, dans les analyses et les critiques que font certains médias et blogueurs sur l'assurance-autonomie, soient entendus. J'aimerais le penser, mais j'ai de gros doutes que nous restions encore pour un bon moment dans l'angle mort du ministère de la Santé ! Si je fais une rétrospective sur les conditions de vie des aidantes naturelles, des aides-soignantes et des préposées aux bénéficiaires, le constat est plutôt décevant. Il n’y a véritablement pas eu de progrès dans ce domaine depuis au moins quelques siècles ! Et je vais essayer de le démontrer...

La vraie histoire des préposées et des aidantes naturelles....

Un préambule
Le passé est garant de l’avenir, dit-on ! Je souhaite que non, car la manière dont nous avons pris soin de nos travailleuses depuis la colonisation, laisse grandement à désirer. Regardons de plus près l’historique des conditions dans lesquelles les femmes sont entrées sur le marché du travail au Québec avant de tomber dans le vif du sujet.

Quand les Canadiennes françaises sont arrivées sur le marché du travail, leur situation de salariées fut considérée comme dégradante, qu’il convenait de réprimer, qu’il n’était que provisoire, peu payé et incompatible avec les responsabilités familiales, parce qu’il allait de soi que la charge des enfants, des personnes âgées et des tâches domestiques incombaient exclusivement aux femmes. De ce double standard, entre les hommes et les femmes, apparut la discrimination salariale, la discrimination occupationnelle et minoritaire dans des ghettos d’emploi. Discrimination syndicale, discrimination sociale puisque les employeurs exigeaient de leurs employées féminines le célibat. Ainsi des occupations presque exclusivement réservées aux femmes, sont apparues : secrétaires, téléphonistes, employées de magasin, infirmières et aides-soignantes, travailleuses sociales, majoritairement célibataires, elles représentaient à peine 15 % de la main-d’oeuvre au Québec.  

Parce que les femmes n’avaient aucune protection, l’Acte des manufactures fut instauré en 1885. Elle visait à protéger la vie et la santé des enfants et des femmes au travail en fixant, entre autres, l’âge minimum à l’embauche ; la loi énonçait les premières règles en matière de sécurité et de salubrité des lieux de travail ; elle obligeait les médecins à faire des tournées d'inspection dans les usines, et exigeait que le comité d’approbation municipal autorise le plan d'une usine avant sa construction afin de rendre les lieux de travail conforme, ce qui n’était de toute évidence pas respecté parque ceux qui devaient faire appliquer les règles se laissaient soudoyer, ou parce que l’État privilégiait certains accommodements avec le milieu des affaires. 

En 1909, Québec se voit dans l’obligation d’embaucher Mme A.D. Lemieux, inspectrice de manufacture, pour rendre compte des conditions de travail déplorables auxquelles sont soumis les ouvriers et les ouvrières industriels au tournant du XXe siècle. Malgré l’Acte des manufactures, les règles n’étaient toujours pas observées : Harcèlement ; poste de travail inadéquat ; pas de vestiaire, ou de toilette pour les femmes, et Dieu sait dans quel état elles étaient. 

1907, grève spontanée des téléphonistes. 1918, premier conflit ouvrier des Allumettières.

À partir de là, nous vîmes apparaître dans la société québécoise des syndicats, des réformes et des lois favorisant l’intégration des femmes sur le marché du travail grâce à d’autres femmes courageuses comme ces Alumettières, les Laure Gaudreault, et le Cercle des fermières, pour mentionner que de celles-là.

La Première Guerre favorisa « le travail égal salaire égal » et c’est en 1919 que le parlement canadien adopta la Loi du salaire minimum des femmes. La loi entra en vigueur le jour de sa sanction, et six ans s'écoulèrent avant qu’elle soit appliquée. En 1925 le gouvernement met sur pied la Commission du salaire minimum des femmes. Vers les années 1933-1934, avec la loi Francoeur, le gouvernement tenta de retourner les femmes à leurs chaudrons, ce qui signifiaient qu’elles devaient se marier, ou entrer chez les religieuses puisque cette loi leur interdisait l’autonomie financière, sous prétexte qu’un salaire familial suffit, que la place des femmes n’était pas dans les corps de métier, mais surtout parce que les hommes ne voulaient pas endosser le “travail féminin”, qui représentait à leurs yeux un travail mal rémunéré et dégradant. Cette loi fut heureusement refusée par la majorité, car elle portait atteinte au droit le plus légitime, celui de gagner honnêtement sa vie par son travail.  

(pour ne nommer qu’elles)
Géraldine Parent, employée de l’Arsenal fédéral de 1916 à 1938 et durant la Seconde Guerre mondiale. Elle symbolise la présence de nombreuses femmes de Québec dans l’industrie militaire des munitions à partir de 1883.
-Marie Larue (Dubrûle), coordonnatrice de l’Aide aux parents et des Soins aux victimes de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Elle est décorée par la France et l’Angleterre pour son dévouement à la Croix-Rouge canadienne.

Quant aux épouses, qui assumaient seules les tâches domestiques, en plus de leur tralée d’enfants qui se comptait parfois par vingt, elles s’occupaient de leurs parents et souvent de leurs beaux-parents. Ces femmes qui ont trimé du lever du jour jusqu'à tard dans la nuit, en s'ingéniant pour faire manger les bouches autour d'une table où des bols à moitié remplis de pommes de terre étaient l'unique repas durant la période de récession pour le peuple. De celles-là, on n’en parle même pas ! Pourtant ces femmes ont généreusement soigné et aidé les personnes malades ou dans le besoin durant toutes ces années, et elles continuent à la faire. Ces femmes qui ont été l’assise de la société québécoise, ces exclues des discours sur les droits et l'égalité, n'entendaient échos que dans le dénigrement entretenu longtemps par les préjugés, qui ont traversé nos frontières, trop ignobles et trop nombreux pour être énuméré ici, mais qui sont connus de tous les Québécois et Québécoises. Puis en 1931, ces femmes demandent la tenue d'une commission d'enquête sur leurs droits civils et, à la suite de la modification du statut juridique des femmes mariées, elles obtiennent le droit légal de toucher leur propre salaire, chose qui leur était impossible avant cette période. Le régime matrimonial est mis en place avec la commission Dorion.

La Deuxième Guerre mondiale “améliore quelque peu le sort des femmes”, d’une certaine manière : l’État a besoin de bras pour assurer la production d’armes et de munitions. L’État ouvre tous grands ses bras, elle a besoin des femmes et des mères sur le front pour soigner et pour s’occuper de la bureaucratie de guerre. C’est le devoir de toutes citoyennes de contribuer à l’effort de guerre. Tout d’un coup, les femmes ont les capacités physiques et mentales de travailler dans des sphères d’emploi “masculins” et les arguments sexistes ne tiennent plus la route. On ouvrit des garderies sur les lieux de travail, ont bonifiât certains emplois, là où les hommes les dédaignaient. L’État enrôle les femmes pour un combat commun, et font d’elles les Brens Gun Girl : 43 000 femmes à la logistique, 2 500 infirmières, 38 femmes médecins, toutes payées moins cher que les hommes.

(pour ne nommer qu’elles)
Athala Coulombe, Diplômée de l’Université Laval. Elle est l’une des premières infirmières québécoises à servir outre-mer durant la Seconde Guerre mondiale.
-Marguerite Blais (Harnois), infirmière dans l’armée canadienne. Elle est en service actif durant la Seconde Guerre mondiale. Elle atteint le grade de major.
-Rita Brown, participante active de la vie paroissiale à Québec, elle s’occupe durant les années 40 des enfants du St. Brigid’s Home, orphelinat anglophone. Elle est aussi cofondatrice de la Guild (1968), association bénévole au service des personnes âgées.

Puis les années de guerre laissent place aux glorieuses comme on les appelait, ces années fastes qui permirent aux femmes de se faire offrir les plus beaux électros ménagers, et un nombre incalculable d’articles ménager dans le but d’encenser le travail domestique. Parce qu’on voulait retourner les femmes dans le foyer, il fallait bien trouver autre chose que les sobriquets de reine du foyer, mécanicienne aux mains blanches, ou de maîtresse de maison pour les encourager à reprendre la place qui leur était réservée... La revalorisation de la femme au foyer par l’endoctrinement opère, alors l’État ferme les garderies, congédie les femmes mariées de la fonction publique, modifie la loi sur l'impôt en favorisant le salaire du mari et l’église demande aux femmes de faire encore des enfants. 

Cependant, les besoins sont grandissants dans les hôpitaux de la province et cette situation favorise les mieux placées pour remplir la tâche, alors les femmes retournent sur le marché du travail dans le domaine de la santé. La nécessité d'hygiène réclamée par ces institutions et l'incapacité pour les patients d'assumer leurs besoins élémentaires comme se laver, s'habiller et manger seuls, fait apparaître une nouvelle catégorie d’aidante. Ce nouvel enjeu laisse entrevoir peu à peu un moyen commode d'assurer l’affectation d'un petit personnel hospitalier, que réclament les syndicats : la catégorie d'aide-soignante ou préposée est alors retenue. Parce que les religieuses étaient de moins en moins présentes en milieu hospitalier et que les infirmières voulaient protéger leur profession et leur statut de diplômées, on délégua ces tâches à un “personnel spécialisé” dans les soins aux malades, attribué autrefois à un personnel sans formation, ou à toute autre personne travaillant à l'hôpital. Mais qui étaient ces femmes, qui ont prodigué les soins durant nombre d’années auparavant ? Qui prenait soin des vieux dans les hospices et des malades dans les hôpitaux entre le début de la colonie et jusqu’à la fin du XVIII siècle ?

Les soignantes sans nom de l’invisibilité.
Pendant près de trois cents ans, une catégorie de femmes très actives, dévouées, toujours disponible à autrui, travaillait et assurait, ce qu’on appelle dans le milieu de la santé aujourd’hui, « le travail sale », mais indispensable auprès des malades et des vieillards. Je parle des religieuses, ces épouses de Dieu. Les religieuses de l’ordre des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu furent les premières religieuses venues à Montréal avec, pour seule motivation, l'idée missionnaire qui les attiraient dans l’isolement de la Nouvelle-France. Ni rémunérées, ni valorisées, elles se donnaient corps et âme à sauver les corps et les âmes des autres. Pour seule satisfaction, le regard obligé des familles à qui elles prodiguaient leurs services. Puis ces premières arrivées furent remplacées par de jeunes novices, ou par les “filles-mères”, à qui on avait enlevé leur enfant, pour servir l’Église et les communautés en se consacrant aux soins des malades, pour gagner leur pain pour les unes, et leur ciel pour les autres. Ici nous voyons déjà une hiérarchie s’installer, car la gestion des établissements de santé était assumée par les religieuses plus âgées, instruites, et issues des milieux aisés. Les instances de la société québécoise, ecclésiastique, politiques et bourgeoises exploitèrent, en toute impudeur, ces religieuses qui se donnèrent sans compter, et que la chrétienté qualifia pourtant, et dès ces débuts, de sorcières et de traîtresses quand elles s’avisaient de vouloir se mêler des pouvoirs des prêtres, donc des hommes. 

Toutes ces religieuses soignantes furent pour la société québécoise, pour l’Église et pour l’État une main-d’oeuvre bon marché, autant que furent les religieuses enseignantes. Voici quelques noms parmi les centaines de milliers de femmes qui consacrèrent leur vie entière à autrui sans jamais avoir été rémunérées, ces femmes de l’invisibilité, à travers une histoire qui ostracise leur contribution au développement de la province Québec et leur mérite au service des autres :

(pour ne nommer qu’elles)
Anne Lecointre, dite de Saint-Bernard, l’une des Soeurs augustines venues ouvrir l’Hôtel-Dieu à Québec en 1639. Cet établissement, d’abord destiné à soigner les Autochtones, devient rapidement le principal hôpital civil et militaire de la Nouvelle-France.
Catherine de Longpré, dite de Saint-Augustin. Entrée chez les Hospitalières de Bayeux en 1644, elle se joint à ses consoeurs augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec en 1648. Consacrant sa vie au service des autres, elle est surnommée par la population huronne « Iakonikonriostha » (celle qui rend l’intérieur plus beau).
Marie-Françoise Giffard, dite de Saint-Ignace, première religieuse canadienne, elle se joint à la congrégation des Augustines de l’Hôtel-Dieu en octobre 1648. Elle se démarque comme hospitalière par sa vivacité d’esprit, sa grande humilité et sa nature charitable.
Virginie Fournier, dite de Saint-Bernard, religieuse fondatrice, avec l’abbé Brousseau, d’une congrégation religieuse rurale en 1892, les Soeurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours. En 1894, elle travaille auprès des alcooliques à l’Hôpital Belmont de Québec.
Marie Adéline Joséphine Laberge, dite soeur Sainte-Foy directrice générale de l’Hôpital de la Miséricorde (de 1932 à 1972), qui accueille d’abord des « filles-mères », puis s’ouvre ensuite à toutes les femmes. Cet établissement spécialisé en obstétrique-gynécologie, affilié à l’Université Laval, sert à la formation pratique des étudiantes et des étudiants en médecine.

On commença à percevoir l’existence des ces soignantes, qui se donnèrent un système mieux encadré à travers des associations et des syndicats, ou le sens « profession et mission » se dissocie. Bref, avant ce schisme, ces femmes étaient très peu rémunérées ou simplement bénévoles, pour la majorité. Mais lentement, la société québécoise commence à transgresser un archétype qui veut que les femmes soient nées exclusivement pour « servir sans contrepartie », en valorisant les tâches des soignantes par un travail rémunéré, reconnu dans un cadre professionnel. Un travail par vocation devient un gagne-pain. Il faut attendre en 1911 pour voir la première femme laïque rémunérée pour son « travail de soignante ».

Emily Fitzpatrick, première infirmière catholique embauchée, par l’Hôpital Jeffery Hale, établissement fondé par des membres de la communauté anglo-protestante de Québec.

Puis les décennies passèrent et on voit la société québécoise se transformer. S’installait alors une société laïque dans le monde de la santé où les associations et les syndicats se multiplièrent. On vit apparaître la hiérarchie des professions et des métiers d’aidantes-soignantes dans le cadre de la division du travail qui se complexifiait à l’intérieur du milieu hospitalier. Pour les syndicats la perception du travail salarié des femmes évolue : 1950, pour une femme mariée, c'est une anomalie — 1960, si les enfants sont à l'école et que cela ne nuit pas à son rôle d'épouse, c'est acceptable — 1970, avec les comités de la condition féminine dans les syndicats, c'est universel — 2013, qu'advient-il des préposées aux bénéficiaires ?

Les aidantes naturelles et les préposées 
Vivons-nous dans une société misogyne ou cette société est-elle dépourvue du sens de la vue ?  Les aidantes naturelles et les soignantes professionnelles sont majoritairement des femmes, pour ne pas dire à 99 % des cas, depuis qu’un service de santé est offert à la communauté québécoise. Les hommes, quant à eux, ont choisi des métiers valorisants, bien payés ou mieux payés, sans responsabilité relationnelle, la plupart du temps. Une étude réalisée par Mme Louise Boivin, professeure au département de relations industrielles, à l’Université du Québec en Outaouais, démontre clairement la dévalorisation du métier de préposée dans les résidences privées et à domicile : « Nous avons constaté que leur rémunération est très faible, représentant dans le cas des travailleuses d’entreprises d’économie sociale et du programme du chèque emploi-service autour de 50 % du salaire des travailleuses du secteur public effectuant des tâches similaires, sans compter la différence sur le plan des avantages sociaux et des primes. » Pourquoi ces écarts ? Parce que l’État tient pour acquis qu’une catégorie de femmes peut accepter et travailler dans ces conditions. Et l’État a tout à fait raison ! 

Ces femmes des générations précédentes ont pris de plain-pied les tâches domestiques et les soins aux personnes en exigeant très peu en retour. Elles croyaient, à tort, qu'elles ne méritaient pas mieux ; peu scolarisées, vivant dans la simplicité, elles étaient raisonnables. Et pour s'assurer que ces femmes restent là où on voulait qu'elles soient, les instances de ce système ont laissé opérer la machine à rumeur en permettant au dénigrement de faire son oeuvre à travers les médias, en les laissant accuser de maltraitance. Et c'est femmes l'ont cru par conditionnement !

Les milliers de femmes, oubliés du système, se retrouvent dans l'angle mort de l’État, des associations professionnelles et des syndicats. Quant à la FPABQ, elle fait du lobbying avec les “instances”. Puisque ce statu quo persiste, les jeunes femmes québécoises, qui choisissaient jadis de travailler comme préposées, ne seront plus la règle, ce seront les femmes de l’immigration qui vont remplacer ces jeunes Québécoises, celles qui vont accepter les bas salaires et les mauvaises conditions de travail. Présentement, ces femmes s'entassent sur les bancs des centres de formation en santé pour obtenir leurs attestations de PDSB et de RCR. Jusqu'à ce que le diplôme de préposéE aux bénéficiaires soit exigé par TOUTES les résidences privées pour personnes âgéEs. Ce sont ces femmes qui vont solliciter les emplois de préposées. Quand les bébés-boomers diminueront graduellement en nombres et que les ethnies prendront leurs places, elles serviront à leur tour leurs mères et leurs pères dans un système de santé discriminatoire, qui servira encore les intérêts de l’État, des syndicats et des institutions soi-disant féministes. Demandez-vous pourquoi cette pointe envers les groupes féministes ? Depuis quand les groupes féministes se penchent-ils sur la situation de ces milliers de travailleuses vivant dans la précarité, au seuil de pauvreté ? Nous ne sommes pas suffisamment visibles ? Pas assez nombreuses ? C'est parce que ces milliers de travailleuses ne coûtent presque rien, et que ça arrange tout le monde ! 250 $ à 320 $ après impôt, quelle dérision ! Et pour beaucoup d'entre nous, c’est l’unique salaire du logis. Ces femmes ne sont-elles pas des membres à part entière de la collectivité active québécoise ?

Les préposées aux bénéficiaires des résidences privées et les futures travailleuses à domicile de l'assurance-autonimie de M. Hébert vont encore se retrouver à travailler en dehors d'un cadre normalisé. Seront-elles traitées comme des femmes de service ? Seront-elles comme étaient les religieuses qui avaient les mêmes responsabilités, à la différence qu'elles étaient nourries, logées et vêtues. Mais aujourd'hui, qui peut vivre de cette façon ? Vivre comme ces religieuses relèvent de l'exploit, ou des conditions carcérales. En nous faisant porter les turpitudes du réseau de l'or gris, ceux pour qui les préposées se transforment en femmes de services, ceux qui ont un pouvoir décisionnel, ou un pouvoir ascendant, se déresponsabilisent en fermant les yeux sur des droits pourtant légitimes : Salaires convenables, conditions de travail sécuritaire, tâches bien définies.

D'autre part, le gouvernement envisage-t-il un ralentissement économique pour maintenir bon nombre de femmes dans des conditions précaires, à bas salaire ?  J'ai de bonnes raisons de penser que oui !  Premièrement, discriminer les femmes pour préserver des créneaux d'emploi intéressant pour les hommes, sous prétexte qu’il faut garder les personnes âgées à leur domicile,  deuxièmement, permettre ainsi de réduire les dépenses dans le réseau de la santé ! Permettez-moi d’y croire ! Parce que se sont aux femmes que M. Hébert s'adresse quand il parle des aidant(e)s naturel(le)s.  Si cela arrivait un jour, où nos salaires seraient majorés aux salaires des syndiquées du même domaine, on verrait se presser les hommes aux portillons des résidences, et prêts à s'occuper de leur mère ou de leur père quand le soutien financier et les crédits d'impôt seraient acceptables pour eux. 

On trouvait dans les hospices des parents-orphelins de leurs enfants qui étaient coupés d’eux, parce que la vie les avait séparées par hasard ou par malheur, tout comme ces enfants esseulées dans les crèches des grandes villes, derrière les barreaux de leur petit lit de bébé. Deux périodes de la vie de l’être humain où la vulnérabilité et l’insécurité sont le lot quotidien, l’enfance et la vieillesse. Et c'est à nous préposées et filles (de ces mères et pères) qu'incombent d'assurer leur sécurité ! Et la société voudrait que nous ne travaillions pour presque rien...

Les gouvernements précédents attendaient l'arrivée des bébés boomers payants, ils se sont trompés, ils sont endettés ! Ces travailleurs qui ont gagné de bons salaires négociés dans leurs conventions collectives, ces travailleurs qui ont pu engranger leurs épargnes à 11 % d'intérêt pendant les belles années jusque dans les années 1990, cette masse d’anciens salariés syndiqués arrivent maintenant dans les résidences privées pour personnes âgées. Ces citoyens qui ont entretenu le patriarcat et inspiré le masculinisme, ceux qui iront voter  pendant quelques décennies encore sont à traiter aux petits soins, n’est-ce pas ? Connaissant maintenant l'intégrité de nos politiciens, que se soit sous le règne de Duplessis ou celui de M. Taschereau, sous les influences de Mgr. Laflèche, ou du curé Labelle, il ne serait pas exagéré de penser que nos gouvernements vont répondre favorablement à cette clientèle nombreuse et capricieuse. Et parce qu’aujourd’hui le système de santé peine à répondre aux besoins de sa population sous le poids d’une démographie vieillissante, il se prépare à retourner les femmes à la case départ en leur laissant la charge des soins de leurs “vieux” à domicile en les encadrant d’un programme qui ne tiendra pas la route. 

La sous-traitance pour les résidences privées : 

Le ministre M. Hébert a présenté son Livre blanc qui explique les grandes lignes de l’assurance autonomie que le gouvernement veut instaurer à compter de 2 014.  http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2013/05/30/006-assurance-autonomie-quebec.shtml

Ce qu'en dit Confédération des syndicats nationaux (csn) : 
http://www.csn.qc.ca/c/document_library/get_file?uuid=e0a671c7-29d2-48c7-a352-3448076386bc&groupId=13943


Parlons chiffres et démographie
[ Alors qu’on comptait plus de 1,1 million d’aînés en 2009, ils dépasseraient les 2,0 millions après 2025. Selon une étude réalisée en 2006 qui révèle quelques chiffres, « les démographes annonçaient un vieillissement statistique de la population québécoise sans précédent. Les personnes âgées de 65 ans et plus représentaient 12,6 % de la population totale il y a dix ans. Cette proportion passa à de 20 % à 24,6 % entre 2020 et 2030 (Champagne, 1996 ; Léger, 1995). Dans certaines régions du monde, le vieillissement de la population et notamment l'augmentation des gens âgés de 80 ans et plus sont très rapides. Le vieillissement démographique du Québec est le deuxième en importance de toutes les sociétés industrialisées, après le Japon.* » (Riendeau, 2006)]

[« Ces personnes vieillissantes sont les enfants du bébé-boom que le Québec a conçus après à la Deuxième Guerre mondiale. Le gérontoboom inquiète certains économistes et politiciens face à l'augmentation des coûts sociaux que risque d'engendrer l'arrivée d'un nombre important de personnes âgées. L'idée d'une assurance vieillesse traîne dans le paysage québécois depuis trop longtemps pour qu'elle ne devienne pas une réalité un jour où l'autre». Tiré du Journal de Montréal du 18 février 2006 p. 25 » (Ibid, 2006)]

[ « En mai 2005, le ministre de la Santé et des Services sociaux annonçait déjà que la tendance était de revoir les paramètres de l'implication du MSSS dans l'hébergement public. Un partenariat solide avec le secteur privé (PPP) était déjà en chantier afin de permettre au MSSS une meilleure gestion de l'enveloppe budgétaire accordée aux programmes destinés aux aînés. » (Ibid, 2006)]

Préposées et aidantes naturelles allons-nous attendre encore un siècle avant que la société québécoise reconnaisse à sa juste valeur le travail que nous faisons ? Encore faut-il que les hommes nous laissent la place dans ce domaine, une fois reconnus et bonifiés. Si je prends l’exemple de ceux qui se retrouvent chaudrons à la main devant la caméra pour réaliser les émissions télévisées de cuisine, qui envahissent les ondes, quand l’humanité a été nourrie durant des millénaires par les femmes et que personne n’a jamais reconnu cette tâche, les hommes vont-ils courir aux portillons des résidences et des hôpitaux pour servir “les vieux”? Ce n’est pas demain la veille, n’est pas ? Heureusement, il y a ces quelques exceptions d’hommes honnêtes, qui permettent de croire encore dans une humanité juste et digne de ce nom. 

Ma conclusion
Elle sera très brève, mais vraie. Je constate trois particularités qui ont suivi l’histoire des femmes aux Québec jusqu’à nos jours, mais qui  peuvent s’appliquer partout à travers le monde entier. À travers le temps, à travers toutes ces lois, à travers ces mesures et ces “avancements”, nous pouvons observer ces constances :

1— C’est grâce aux femmes, qui imposent des changements positifs dans le monde, que tous les gens, les travailleurs, sans exception, bénéficièrent des résultats. 
2— Les femmes sont courageuses, elles sont honnêtes et ont une meilleure capacité à prendre des responsabilités et à établir de bonnes relations entre les personnes. 
3— Les hommes se sont toujours servis des femmes, quand ça fait leurs affaires et pour des raisons indignes d’eux. 
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Bibliographie & Commentaires : 


La liste de documents qui suit fournit toutes les informations concernant les sujets traités dans mon article consacré à la vraie histoire des aidantes naturelles et des préposées. Ils renferment bon nombre de détails sur les recherches, les études et les analyses qui ont servi à construire la rédaction de mon texte. 





Périodiques

-Boivin, Louise. 2013. “Assurance autonomie - La persistance de la dévalorisation du travail des femmes”,  Le Devoir (30 avril 2013http://www.ledevoir.com/societe/sante/376944/la-persistance-de-la- 


-Dumont, Micheline. 1990. “Pour enseigner l’histoire du travail salarié des femmes”, Traces, vol 28, n2, 


-Collectif, 1935. “Projet de loi concernant le travail des femmes et des filles [1935]”, Women’s Sphere, p.7-11. http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/docs/Travaildesfemmes.html

-Bourgon, Michèle. 2007. “Les allumettières, des étincelles dans notre mémoire collective”, Sisyphe, 17 mars 2007. 

-Ouimet, Raymond,  2010, «Les allumettières» Hier encore, no 2, p. 47.

Site internet : Les Hospitalières 

Information générale :
-Fédération nationale des Associations d' aides- soignants(es) http://fnaas.e-monsite.com/
-Violette, Brigitte [sous la direction]. 2008. “Hommage aux femmes sur la ligne du temps à Québec...400 ans, 400 femmes”, Conseil du statut de la femmehttp://www.csf.gouv.qc.ca/modules/fichierspublications/fichier-35-56.pdf
-Riendeau, Yvon. 2006. “La qualité des soins offerts aux personnes âgées en CHSLD : L’Opinion des préposées aux bénéficiaires” mémoire présenté à l’Université du Québec à Montréal en février 2006. http://www.archipel.uqam.ca/2100/1/M9214.pdf

Information additionnelle : 
Double Standard: notion qui permet d'expliquer les différences d'appréciation des conduites en fonction de l'appartenance d’une personne à une catégorie ou à une situation. Elle est couramment employée pour parler des genres et du racisme. Excellente vidéo qui explique l’inégalité des genres. *http://www.youtube.com/watch?v=cKcOe9EQOAY 

Audio-visuel 
- *Lacoste, Thomas. 2010. “Françoise Héritier anthropologue - Regard sur le travail des femmes”. [extrait de Notre Monde, réalisation de Thomas Lacoste] 
-Roy, Mathieu. L’autre Maison. 2013. Canada, Max Films. http://www.cinoche.com/films/l-autre-maison/index.html

Blogue 
-Fournier, Jacques, 2013. “Compte tendu de la rencontre des groupes d’aînés avec le ministre Réjean Hébert, au sujet de l’assurance autonomie”, Chronijacques, 7 juin 2013, http://www.chronijacques.qc.ca/2013/06/compte-rendu-de-la-rencontre/

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“Pour enseigner l’histoire du travail salarié des femmes” Michelle Dumont
1. Période protectionniste
1885 Première Loi des manufactures.
I 894 Deuxième Loi des manufactures.
1906-1907 Créations des premières associations professionnelles : les employées de magasin, les employées de bureau, les employées de manufactures sous l'égide de
la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste Lois des établissements industriels.
1914-1918 Participations missives des femmes au marché du travail durant la Première Guerre mondiale.
1918 Premier syndicat des ouvriers : Les Allumettières de Hull*.
1919 Loi du salaire minimum.
1934 Interdiction au monde du travail de nuit pour les femmes.
1934 La loi Francoeur tente d'interdire le travail des femmes sauf dans les bois, les champs et dans les maisons.
 2. Période égalitariste
1916 Créations du Syndicat des institutrices rurales par Laure  Caudreault.
1937 Crèves » de la guenille" à Montréal. Loi des salaires raisonnables.
1939-1945 Participation massive des femmes au travail salarié durant la seconde guerre mondiale.
1940 Loi du salaire minimum.
1941 Madeleine Parent joue un rôle important dans la grève du textrle à Valleyfield.
1946 Création des comités féminins dans les syndicats.
1949 Crève de l'Alliance des Professeurs de Montréal, dont la majorité des membres sont des institutrices.
1952 Création du Comité féminin à la C.T.C.C.
1964 Première grève des infirmières à l'Hôpital Sainte Justine. Code du travail. Loi interdisant la discrimination dans l'emploi.
1966 Abolition du comité féminin de la C.S.N. (ex C.T.C.C.)
3. Période de prise de conscience
1971 Création des premières garderies populaires.
1973 Création du Comité « Laure Caudreault » à la C.E.Q.
1974 Plan Bacon pour les garderies Création du Comité de Condition féminine de la C.S.N.
1976 Rapport de I'AFEAS sur les Femmes collaboratrices.
1977 Création des Comités de condition féminine des infirmières.
1980 Le Comité de la C.E.Q. devient Ie Comité de la condition des femmes. Le plan Lazure sur la politique des garderies
1981 Création du Comité de Condition féminine de la F.T.Q.
1984 Fondation du CIAFT (Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au marché du travail).
1988 Le syndicat des professionnels du Gouvernement poursuit le Conseil du Trésor pour discriminations systématiques.
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Citations intéressantes
Sources : 
OUIMET, Raymond, «Les allumettières» dans Hier encore, no 2, 2010, p. 47.
Ville de Gatineau, «Un hommage aux allumettières», Panneau d’interprétation […].
Le terme « allumettières » désigne ces femmes qui ont œuvré à la fabrication d’allumettes pour le compte de la compagnie E. B. Eddy jusqu’à la fermeture de l’entreprise en 1928. En 1869, elles étaient approximativement soixante femmes à y travailler sur un total de soixante-dix employés. Entre 1910 et 1929, leur nombre s’accrut à 200. Ces ouvrières fabriquaient 90 % des allumettes utilisées au Canada.

Le métier d’allumettière s’exerçait dans des conditions difficiles et comportait de nombreux risques. La technique de fabrication s’avérait très dangereuse, car les allumettes s’enflammaient souvent. Chaque ouvrière travaillait avec un seau d’eau près d’elle pour éteindre les débuts d’incendie qui pouvaient se produire jusqu’à vingt fois par jour. Ces femmes s’exposaient également à la nécrose maxillaire, une terrible maladie causée par le phosphore blanc provoquant la perte des dents et la décomposition des os de la mâchoire. L’ablation de l’os atteint était le seul moyen de stopper la maladie, ce qui avait pour conséquence de défigurer la victime. En 1913, l’utilisation du phosphore blanc dans la fabrication des allumettes fut interdite partout dans le monde.

En 1919 et 1924, les allumettières déclenchèrent les premiers conflits ouvriers québécois mettant en scène un syndicat féminin. Celui-ci s’opposait aux maigres salaires et aux conditions de travail qui obligeaient parfois les ouvrières à travailler vingt heures par jour.
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Loi concernant le travail des femmes et des filles 1934

ATTENDU qu'un grand nombre de femmes et de filles travaillent dans les bureaux, dans les maisons de commerce et dans les établissements industriels pendant que chôment des pères de famille et des garçons tout aussi aptes à accomplir les besognes qu'on exige d'elles ;

Attendu que le travail des femmes et des filles dans ces bureaux, maisons et établissements est préjudiciable à leur santé et de nature à détruire la famille ;

À ces causes, Sa Majesté, de l'avis et du consentement du Conseil législatif et de l'Assemblée législative de Québec, décrète ce qui suit :

1. Les femmes et les filles ne peuvent être admises à travailler dans les bureaux, maisons de commerce ou établissements industriels que si elles sont dans l'obligation de subvenir à leur propre subsistance ou à celle de leur famille.

2. Le patron d'une femme ou d'une fille doit, s'il en est requis, présenter à tout inspecteur autorisé du gouvernement de la province un certificat signé par un curé, un pasteur, le maire ou un échevin de la municipalité et établissant que cette femme ou cette fille est dans le cas prévu à l'article 1. L'inspecteur peut exiger que ce certificat soit vérifié au moyen d'un affidavit.

3. Toute personne qui emploie une femme ou une fille contrairement aux dispositions de l'article 1 ou qui néglige de se confor­mer aux prescriptions de l'article 2 est passible, pour chaque jour que dure l'infraction, d'une amende de cinq à vingt-cinq dollars, recouvrable sur poursuite sommaire dans les trois mois de l'infraction.

4. La présente loi entrera en vigueur le premier juillet 1935.
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La Presse |  De  FRANCINE LÉVESQUE  |  Publié le 23 octobre 2013
L'auteure est vice-présidente de la CSN, responsable des négociations du secteur public.  

L'exemple le plus éloquent demeure la création, depuis 2003, des centres de santé et de services sociaux (CSSS). La fusion des CLSC, des CHSLD et des centres hospitaliers devait mener, selon le gouvernement de l'époque, à d'importantes économies d'échelle. Or, lorsqu'on analyse les données du ministère de la Santé et des Services sociaux, on constate une augmentation de 25% du nombre d'emplois occupés par des cadres, entre 2004 et 2012. La hausse de la demande en services ne peut expliquer à elle seule cette hausse considérable, puisque la hausse du nombre d'emplois occupés par des salariés n'a été que de 11% au cours de la même période. Pour le personnel infirmier, la hausse a été aussi basse que 7% (ces données proviennent du ministère). 

Ce renforcement des appareils bureaucratiques dans les services publics québécois n'est pas étranger au sentiment de dévalorisation et de morosité au travail. On empiète directement dans l'autonomie professionnelle de gens instruits, formés et compétents dans leur tâche.
Le gouvernement fait fausse route s'il croit que la qualité de nos services publics se résume à la compilation d'indicateurs quantitatifs et à l'explosion des structures d'encadrement.
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