27 mai 2014

Des caméras dans les chambres des résidences : Pour ou contre ?


QUELLE JOIE

La question du jour de mon journal portait sur les caméras que les familles installent ou voudraient installer dans la chambre du CHSLD où est soigné un de leurs proches. Oui aux caméras, ont dit 78 % des 12 000 répondants.
Cela m’a mis de bonne humeur comme chaque fois que l’humanité fait un petit pas en avant, ce qui lui arrive, à l’humanité, presque tous les matins. Hop, un petit pas en avant, hop, un autre.
Ces caméras, donc.
Comme vous, je les crois indispensables pour trois raisons. Un, le vol : protéger les résidants de la rapacité des préposés syndiqués. Deux, les coups : protéger les résidants de la brutalité des préposés syndiqués.
La troisième raison, la plus importante : ces caméras favorisent le rapprochement des familles. Les nouvelles technologies, ces caméras, donc, pourvues d’un modem, permettent à tout instant de voir sa mère, en direct dans sa chambre, sur l’écran de son téléphone intelligent ou sur l’écran de son ordi, même de la télé. Plus besoin d’aller au CHSLD. De toute façon, quand t’y vas, elle ne te reconnaît pas. Et puis, il faut bien le dire même si c’est notre mère, elle ne sent pas très bon.
On peut même enregistrer les meilleurs moments de grand-maman au CHSLD pour les repasser après sa mort. Ah oui, c’est la fois où elle a recraché sa purée dans les lunettes du préposé. Qu’est-ce qu’on a ri.
***
Mais d’abord sécurité, sécurité. Protéger ces pauvres vieux contre le vol. On le sait, les CHSLD et même certaines résidences privées sont des repaires de syndiqués. D’ailleurs pas si bien payés pour des syndiqués. On ne s’étonne pas qu’ils se paient sur la bête. Tout disparaît. Les bijoux, les habits, même les piles des appareils auditifs…
Où sont tes piles, Mémé ?
Y m’les ont volées.
Je connais une préposée, la jeune quarantaine, elle vient de s’acheter un condo à Pompano, elle prend sa retraite la semaine prochaine. Avec quoi tu vas vivre, chérie ? Mon argent est fait, qu’elle m’a répondu.
Ben tiens.
Il y a aussi que les vieux se volent entre eux. J’étais chez un ami l’autre soir dont la mère est dans un CHSLD. Il va souvent la voir, je veux dire sur l’écran de son téléphone intelligent…
Là, qu’est-ce qu’elle fait ta mère ?
Elle dort. On l’a regardée dormir un moment, c’est alors que la porte s’est ouverte sur une visiteuse aux allures furtives… C’est la voisine de la chambre d’à côté, m’a soufflé mon ami, regarde, regarde, elle vient de lui voler des bonbons… Il a appelé aussitôt à la résidence. Vous faites quoi, là ? Vous êtes dans votre break, je suppose ? Pendant ce temps-là, ma mère se fait voler ses bonbons par la salope d’à côté.
Le pire, ce sont les enlèvements. Les caméras vont beaucoup aider pour réduire le nombre d’enlèvements. Quand c’est un bébé qu’on enlève, ah ben là, cinq pages dans le journal, mais un vieux… Je parie que vous n’avez jamais entendu parler des réseaux de traite de vieux dans les CHSLD. Ce sont surtout des vieilles qui sont enlevées pour servir de grand-mère à tout faire, surtout dans les pays arabes. J’ai un ami comme ça qui était en vacances en Tunisie, dans un souk, il reconnaît sa grand-mère disparue depuis longtemps. Grand-maman ! Qu’est-ce tu fais là ?
Elle ne parlait presque pu français. Qu’est-ce que ji fais ? Ji fais le couscous, ji fais le ménage, toutes ces choses-là.
***
Quand je grince, c’est que quelque chose me tue. Ce 78 % me tue. Me pue.
Il y a quelques années, une caméra cachée avait montré un préposé en train de traîner un petit vieux sur le plancher comme une poche de patates. Les médias l’avaient passé et repassé mille fois. Les préposés étaient devenus des salauds absolus. J’avais écrit une chronique pour vous rappeler que ces salauds ont les mains plongées jusqu’aux coudes dans la merde de vos parents pour 400 piasses par semaine à l’époque. Ça ne doit pas être beaucoup plus aujourd’hui. J’avais montré leur travail, le petit vieux constipé qu’il faut débonder au doigt. Le gavage des repas : une préposée pour trois pensionnaires sur une chaise à roulettes pour aller plus rapidement de l’une à l’autre, celui-là régurgite, celle-là s’étouffe, la troisième s’empiffre et à la fin défèque, venez madame, on va vous changer. Huit bénéficiaires sur dix sont en couche.
Dans ses moindres détails, et il y en avait beaucoup, la chronique avait été documentée par une préposée devenue libraire depuis peu. Denise, son nom. Elle vient juste à l’instant de me réécrire. Faudra-t-il recommencer, me dit-
elle ? Saurez-vous expliquer à 78 % de… et de… que la dernière chose à faire est de mettre une caméra dans les chambres des CHSLD ?
Expliquez-leur, M. le journaliste, que les caméras pour vérifier si les caissières proposent bien au client la carte de fidélité de leur merdique magasin, ces caméras-là, c’est Big Brother. On est rendu là. Y’a même plus de débat.
Avec les caméras dans les chambres des CHSLD, on atteindra le dernier niveau d’indignité. On ne pourra pas aller plus bas.
***
Oui aux caméras, ont dit 78 % des 12 000 répondants à la question du jour de mon journal. Cela m’a mis de bonne humeur comme chaque fois que l’humanité fait un petit pas en avant, ce qui lui arrive, à l’humanité, presque tous les matins. Hop, un petit pas en avant, hop, un autre. Quand je vais mourir, ce sont ces petits sauts-là qui vont me manquer le plus. Je suis à imaginer une urne sauteuse pourvue d’un mécanisme à ressort que l’on programmerait pour sauter tous les matins, hop, l’urne ferait un petit bond dans sa crypte et j’aurai l’impression de continuer de participer au progrès du monde avec 78 % d’entre vous.
Quelle joie.


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Si des caméras dans les cambres des résidentEs peuvent démontrer clairement à l'État et aux familles le manque de ressources des préposées dans les résidences et les CHSLD, et bien tant mieux ! Si ces mêmes caméras montrent des situations ambiguës vécues par les résidentEs ou vécues par les préposées, se sera un pas en avant vers de meilleures conditions de travail pour les préposées et une sécurité accrue pour les résidentEs. 
Une famille a-t-elle le droit de placer une caméra dans la chambre de leur mère, dans un CHSLD public, afin d'assurer sa sécurité?
C'est la question que la Cour supérieure tentera de trancher dans les jours qui viennent après qu'une famille ait posé ce geste pour s'assurer des bons soins sur leur mère.
Les détails ici : Texte complet
— Je suis d’accord avec ça je fais du bon travail et ont pourrais voir ce qu’ont subis avec certains patients

— Moi je ne suis pas d'accord, car imaginez vous , vous faire filmer pendant que le patient se fait laver ou changer de culotte !!! Il faut penser l'intimité du patient !!! Moi je suis PAB dans un Csss et je fais mon travail avec professionnalisme !!!
— J'imagine que le visionnement ne se fait qu'en cas de plainte ou de doutes sur une situation problématique. Les caméras peuvent servir autant pour les résidentEs que pour les préposées. Si on accuse une préposée de gestes malencontreux, elle peut utiliser la caméra comme moyen pour démontrer qu'elle a agi correctement. Les caméras servent dans les deux sens.
— moi je suis d’accord des fois c a peut être les patients qui son très déplaisant avec les préposées et même envers d’autres patients...
— moi qu’il y est caméra oui ou non ça m’est égal peut être justement ils verront que nous n’avons pas grand temps avec nos patients
— ils vont aussi voir comment nous faisons bien notre travail !!!

J'attend vos commentaires ! 


29 avril 2014

Attention ! Attention! À toutes les PAB ... !

Manifestation le mardi 20 mai prochain, de midi à 13h. à la résidence Dufferin, 88 Rue Dufferin, Salaberry-de-Valleyfield, QC J6S 1Y2 Salaberry-de-Valleyfield
Cette manifestation est pour contester les conditions de travail des Préposées aux bénéficiaires. Vous êtes tous et toutes invitéEs à venir appuyer nos revendications. La FTQ et les journalistes seront sur place.
Pour plus d'info, joindre Josianne Labonté sur son FB.

25 avril 2014

Elles travaillent avec amour, mais ça, ça ne se diplôme pas!


Une journée dans la vie de Colette

Colette vient d’arrivée à la résidence où elle travaille avec une dizaine de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, il est 15 h: 20, juste le temps d'échanger quelques mots sur la journée de travail de sa collègue et de la saluer avant qu'elle quitte. 

M. Joseph marmonne! Je ne comprends pas ce qu’il dit, mais ça n’a pas l’air aimable et c’est peu dire. Ma collègue revient à la cuisinette l’air surpris, comme elle l’est à chaque fois et me dit « Sais-tu ce que m. Joseph vient de me dire ? Il m’a traité de grosse vache! » Et ce ne sera pas la seule fois où ma collègue se fera traiter de tous les noms durant son quart de travail. Les membres des familles des résidentEs de sexe féminin et les résidentes elles-mêmes y passent. Heureusement tous les résidents ne sont pas aussi grossiers, mais il arrive que certains d’entre eux soient très hargneux ou tout simplement misogynes, et ce n’est pas leur maladie qui les rend de la sorte, nous le savons toutes, mais nous faisons comme si... 

Sa journée ne fait que commencer. Elle voit M. Job qui commence à uriner dans le corridor en se dirige vers la chambre d’un autre résident. Il ne comprend plus ce qu’on lui dit. Lui, c’est sa maladie qui le rend ainsi. M. Jef qu’on entend toujours grogner, un peu comme M. Joseph, est exigeant et toujours mécontent, quémande son attention et exige qu’elle l’aide à se déplacer vers sa chambre avec sa chaise roulante. Et puis M. Jos se mêle de la partie en voulant manger les balles de tennis creuses qu’on met sous les pattes de chaises pour qu’elles glissent plus facilement. Ma collègue court à gauche, et à droite entre deux insultes que M. Joseph lui lance. Oui, oui, M. Joseph, j’arrive! lui lance Colette en courant pour enlever la balle de tennis de la bouche de M. Jos en s’occupant de déplacer M. Jef dans son fauteuil roulant, et va, poursuivant sa course, essuyer les dégâts de M. Job. 

16 h, c’est l’heure des médicaments. Ils ne sont pas trop résistants pour se faire donner leurs médications, qui les soulagent peu, mais sont d’excellents placebos. 16 h: 30, le souper arrive. C’est la course qui recommence, ils veulent tous être servis en même temps.  J’entends marmonner M. Joseph. Ma collègue se transforme en « waitress ». M. Jef refuse son assiette qui lui demande des toasts au beurre de peanuts avec de la confiture en exigeant d’enlever les croûtes du pain ; Mme Dora veut son thé et mme Doris son café faible. Finalement ma collègue a fait des rôtis pour la moitié des résidentEs, distribué les breuvages et les desserts. En plus de faire la navette entre la cuisine et les tables, elle nettoie les dégâts de M. Job et lui demande de cesser de fouiller dans l’assiette de Mme Dora, essuie la bouche et le nez de M. Jos qui dégoulinent, et continue d'endurer les sarcasmes de M. Joseph. Le souper achève, ma collègue va maintenant s’occuper de Mme Dorothée, qui ne mange plus d'elle même, elle a 100 ans. La plupart d'entre eux attendent, sur la liste, une place dans les centres de soin longue durée... 

17 h: 10, Colette dessert les tables. Moment de répit! Non! Elle voit M. Job baisser son pantalon pour..., on ne le saura pas puisqu’elle remonte le pantalon en vitesse et le dirige vers la salle de bain. On sonne à la porte de son département ! Avec hésitation, elle laisse pour quelques instants M. Job sur la cuvette pour ouvrir. Certains membres des familles qui viennent visiter leurs parents n’aiment pas attendre, ils s’impatientent et le font sentir à ma collègue. Elle les laisse pour retrouver M. Job qui a beurré les murs de la salle de bain de ses selles. 

La plupart des préposées aux bénéficiaires employées dans des résidences, privées et/ou intermédiaires*, sont des femmes de tous âges. Les plus jeunes sont souvent chefs de famille. Certaines d'entre elles sont peu scolarisées, pourvues d'intelligence et de coeur, elles travaillent avec amour, mais ça, ça ne se diplôme pas! 

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Voici quelques statistiques:
QUELQUES STATISTIQUES :
Saviez-vous qu’on comptait en 2011, 747 000 Canadiens atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée? Ce chiffre atteindra 1.4 million en 2031. 
  • Pour chaque personne atteinte, il y aurait environ 10 personnes affectées dans l’entourage immédiat (les proches aidants).
  • Les proches aidants (familles, amis) assument environ 80% des soins à domicile requis par les personnes âgées.
  • Plus de 35% des aidants dans la collectivité sont âgés de plus de 70 ans.
  • Les coûts annuels des atteintes cognitives  augmenteront de 33 milliards (aujourd’hui) à 293 milliards de dollars en 2040.
  • En 2011 les proches aidants ont passé 444 millions d’heures non payées en prenant soin d’un membre de la famille atteint d’une maladie cognitive. Cela représente 11 milliards de dollars en perte de revenu et plus de 230 000 emplois à temps plein perdus. En 2040, les proches aidants dépenseront 1.2 milliard de dollars en heure non payée.
  • Les femmes représentent 72 % de tous les Canadiens atteints de maladie d’Alzheimer.
  • L’âge demeure le facteur de risque le plus important. Le risque double tous les 5 ans après l’âge de 65 ans.
  • La maladie d’Alzheimer ou maladie apparentée peut également atteindre des personnes dans la40aine ou la 50aine.
  • Les modifications dans le cerveau qui mènent à la maladie peuvent débuter 25 ans avant l’apparition des premiers symptômes.
  • Les causes de la maladie d’Alzheimer ne sont pas totalement comprises et il n’existe pour le moment aucun remède.
  • Il n’existe pas de moyen de prévention, mais un régime sain, l’activité physique, mentale et sociale peuvent, réduire les risques.
Références:
http://www.alzheimer.ca/fr/About-dementia/Dementias/What-is-dementia/Facts-about-dementia

1 avril 2014

Enfin ! M. Lemelin de la FPABQ se manifeste sur des proposes douteux !

Avant d’entrer dans le vif du sujet j’aimerais remercier toutes les PAB qui sont venus données leurs opinons et leurs commentaires sur l’article « Lâchez-moi avec votre dignité»

J’invite toutes les PAB à venir lire les commentaires, riches d’informations et de témoignages, et à écrire d’autres témoignages. Plus nombreux seront ces témoignages, plus vite notre métier sera mieux compris et nous serons entendues !
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Pour la FPABQ 
(Fédération des préposées aux bénéficiaires du Québec)

M. Lemelin, bonjour !
président directeur général

Pour commencer, je tiens a m’excuser de ma bévue concernant le coût annuel de 100 $ que j’ai indiqué dans mon blogue, ce 100 $ est le prix pour adhérer à votre Fédération. Les frais annuels de 5 $ indiqués au verso de ma carte de membre n’ont pas attiré mon attention, surtout quand je n’ai pas à m’en servir souvent. 

Ceci dit, je soutiens mon propos, et je crois tout à fait juste de dire : « Que l’on soit membre ou non d'une fédération (association) ne devrait influencer en rien le jugement porté sur une information, mais je me pose tout de même la question. Rassurez-moi, madame Rodrigue, et dites-moi que ma démarche ne sera pas traitée comme elle a été de la part de ces cyniques personnages. À l'ère de la Commission Charbonneau, nous devons nous attendre à tout, et cela favorise le cynisme. » (http://sante-prepose.blogspot.ca/2012/11/normal-0-0-1-317-1810-15-3-2222-11.html). 

Je ne fais que suivre le courant ! À l’ère de la commission, et maintenant à l'ère de l’intégrité et de  la transparence, je réitère ma demande concernant les rapports annuels des assemblées générales de votre organisme, fait à votre endroit, il y a trois semaines environ. 

D’autre part, j’ai eu accès à une publication dans le cadre d’un travail de recherche impressionnant portant sur le métier de préposées aux bénéficiaires, de madame Louise Boivin, chercheuse en sciences humaines, qui me l’a suggéré pour mon blogue, sans aucune condition de sa part. Sans sa perspicacité et sans sa générosité, je n’aurais jamais pu obtenir cette mine d’information. Si véritablement, la situation des préposées aux bénéficiaires vous teint à coeur, impliquez-vous davantage, faciliter l’information sur notre métier, et agissez avec promptitude à promouvoir la mission de la FPABQ. 

La fédération fut fondée en 2003, à la demande de M. Philippe Couillard, alors ministre de la Santé, afin de représenter les PAB dans le secteur public et privé. Dans l’état lamentable où se trouve le métier et la formation des PAB du secteur privé, je dois me demander quels étaient vos intérêts à vous et à M. Couillard, ainsi qu’aux hauts fonctionnaires, puisque ça fait des décennies que la formation des PAB dans le privé se dégrade à vue d’oeil. Malgré les dérapages de son assurance autonomie, M. Hébert a tout de même corrigé le tir, quelques mois près son arrivée comme ministre de la Santé, en mettant de nouvelles règles concernant la formation des PAB dans le secteur privé. Il  était plus que temps, ne croyez-vous pas ?  

Je dois vous poser ces questions, M. Lemelin : quelle est l’utilité de votre fédération pour les préposées aux bénéficiaires ? L’intégrité morale et physique ; la formation et les conditions dans lesquelles ces femmes travaillent ; sans oublier leurs réputations sont mises à mal, pour ne pas dire mal traitées. À qui sert la fédération ? Est-ce un écran de fumée pour mystifier les PAB, en leur faisant miroiter qu’un organisme s’occupe d’elles, moyennant 100 $ d’adhésion, qu’elles peinent à gagner ? Votre fédération sert-elle de paravent aux réels problèmes que des milliers de préposées aux bénéficiaires vivent quotidiennement dans les CHSLD, dans les résidences privées et dans les soins à domiciles ? Les lacunes qui sévissaient dans ce secteur de la santé depuis les années 1990, ni vous, ni le ministre de l’époque, ni personne n’était au courant ? Les seuls changements que nous pouvons observer sont, le morcellement du métier de préposées qui ne cesse de s’accentuer à travers des agences privées, et des mécanismes qui tardent à se mettre en place pour l’application de la réglementation concernant la formation des préposés aux bénéficiaires présentée par le ministère de la Santé dans le cadre de l’assurance autonomie. Si vous êtes en accord avec votre mission, il est grandement temps d’agir ! Une décennie de plus et il sera trop tard ! 

Lemelin, acceptez mes salutations. 
Ginette Dupuis 

À lire :  Les aînÉes souhaitent que le projet résiste aux batailles politiques

(Concernant la validité de ma carte de membre à la date où parut mon blogue sur « Des propos douteux entre des fonctionnaires libéraux et le directeur de la Fédération des préposés aux bénéficiaires du Québec. » (http://sante-prepose.blogspot.ca/2014/03/m-couillard-ne-remplira-pas-ses.html), je peux vous affirmer que ma carte était bel et bien valide à la date de parution de mon blogue. Je l’ai reçu en janvier, je m’en souviens très bien, car je m’étais fait la remarque : pourquoi envoyé une carte de membre quatre mois avant la date de validation ? Quoi qu’il en soit, je n’ai jamais douté de la validité de ma carte que je conserve soigneusement, ainsi de la date du 31 mai 2011 au 1er juin 2012.)
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Message de M. Lemelin de la FPABQ

Objet : Blogue 2014 
Madame Dupuis, 
Je prends quelques minutes, afin de vous écrire en réponse à vos propos tenus sur votre blogue en date du 29 novembre 2012, 03 mars 2014, 24 mars 2014 dernier, ayant pour sujet et concernant notre Association. 
En ce qui concerne votre carte de membre, j’aimerais porter à votre attention, les renseignements suivants : Selon notre registre, votre adhésion fut reçue le 24 janvier 2011, votre carte de membre fut expédiée le 03 février 2011, elle était valide pour une période d’un (1) an, normalement votre adhésion devait se terminer le 24 janvier 2012. Vous avez adressé le commentaire suivant à Madame Rodrigue : «… P.-S.: J’avais encore ma carte de membre valide au 30 mai dernier...» (Extrait blogue http://sante-prepose.blogspot.ca : Propos douteux de la FPABQ, 29 novembre 2012). Advenant de ce que vous avez affirmé à Madame Rodrigue que votre carte de membre indiquait le 30 mai 2012, vous auriez à ce moment-là, bénéficié de quelques mois supplémentaires sans frais. De plus, lors de la rencontre avec ce haut fonctionnaire, vous n’étiez plus membre de notre Association. Au sujet des propos tenus par celui-ci, ils sont sans importance. Il a un rôle à jouer et j’ai le mien et pour tout vous dire, je fais abstraction de ses propos. 
Votre texte sur votre blogue (http://sante-prepose.blogspot.ca) sous le titre : «Comprendre la maltraitance afin de mettre en oeuvre la bientraitance», en date du 03 mars 2014 dernier, nous avons constaté l’extrait suivant : 
[...] D'autres facteurs imposés au métier de préposé(e)s sont les lésions professionnelles. Elles sont les plus touchées dans tout le réseau de la Santé et des Services sociaux. En plus des lésions occasionnées par leur travail, il a été montré que les préposé(e)s souffrent de la forte distanciation entre une norme organisationnelle tournée vers les enjeux de temps et de quantité de travail, et une éthique personnelle, celle du prendre-soin. Cette identification au caring est d’autant plus importante qu’elle permet aux préposée)s de se valoriser face aux éventuels soupçons de maltraitance. [...] (Source : extrait du colloque tenu dans le cadre du 81e congrès de l’ACFAS, 07 mai 2013 - Aides-soignantes et préposés aux bénéficiaires : Enjeux sociaux et scientifiques actuels 
Cet extrait est tiré de notre document, selon une entente que nous vous proposions, par courriel en date du 5 février 2014 dernier, nous vous avions autorisée son utilisation conditionnellement … avec mention de la source. Dans ce même envoi à la même date, nous FPBQ Page 2 

avons expédié à votre demande ledit document du résumé des conclusions du colloque dans le cadre du congrès de l’ACFAS, parrainé par la Fédération professionnelle des préposé(e)s aux 
bénéficiaires du Québec, de deux pages accompagnées du logo officiel de la FPBQ, tirées de notre journal Gros Bon Sens, avec comme pièce jointe :« retour _colloque_destine_pab_2013», sous le titre «Retour sur le colloque destiné aux préposé(e)s aux bénéficiaires – ACFAS 2013». En bas de la page du résumé du colloque, vous aviez l’inscription suivante : «Source : Journal Gros Bon Sens de la Fédération professionnelle des Préposé(e)s aux bénéficiaires du Québec (FPBQ), association professionnelle». Venant d’une correspondance officielle, nous vous demandons de vous conformer à notre offre ou d’enlever cet extrait ci-haut mentionné de votre blogue. 
À propos du financement de notre Association. Toute Association doit se financer car nous avons des dépenses courantes : le téléphone, l’internet, l’hébergement et l’entretien du site Internet, les déplacements lors de séjours extérieurs (Conférence FPBQ auprès des CFP, rencontres partenaires du Réseau, inspections, enquêtes, …etc.), avis juridiques, service des professionnels, imprimer des documents, logiciels, stationnements, essence lors des rencontres avec différents Ministères, pour ne nommer que celles-ci, excluant les salaires, car nous sommes tous bénévoles actuellement (Nous acquittons notre adhésion comme tous les membres), pour continuer, nous devons avoir un financement afin de nous permettre de poursuivre le travail d’aide dans les soins auprès des Aînés, des personnes vulnérables et la reconnaissance de la profession des préposé(e)s aux bénéficiaires. Sans ressources pécuniaires, ce sera la fermeture de notre Association, c’est d’ailleurs ce qui s'est produit, malheureusementavec l’Association des préposé(e)s aux bénéficiaires APABQ de Montréal. ll n’y a rien de gratuit, tout à un prix. Dans un monde idéal, si nous avions accès à un financement entièrement gouvernemental pour l’année en cours, vous auriez accès à des services gratuits ou à peu de frais, inopportunément, ce n’est pas notre cas. 
Effectivement, nous reconnaissons que la somme de 100,00$ est une somme importante, surtout pour les hommes, les femmes, les familles monoparentales, à salaire minimum. Votre opinion, «… surtout pour ce que ça donne...», nous respectons votre avis. Par contre, nous avons des membres gagnant le salaire minimum qui sont avec nous depuis 2004, 2005, 2006. Lors d’une discussion avec l’une de ces femmes que j’ai questionnée avec qui nous nous sommes entretenus sur divers sujets: «Au cours de toutes ces années, pourquoi restez- vous avec nous ?», elle m’a répondu : «On veut que ça change !», et de lui répondre, «Vous savez que le changement prendra du temps et ça ne plaît pas à tous !», elle répliqua: «On s’en fout, on veut du changement pour l’avenir!». Certaines d’entre elles me firent remarquer, que les infirmières furent à une époque, des intervenantes sous-payées, isolées, avec peu ou sans ressources, considérées comparativement comme des PAB, non reconnues par le Corps médical. La plupart de ces infirmières conversaient, critiquaient, peu d’elles agissaient, sans résultat ! Jusqu’à ce quelques-unes plus courageuses que d’autres, ont entrepris d’agir pour le bien commun, malgré les critiques de leurs pairs, en s’organisant et en faisant abstraction des commentaires négatifs. Avec de la patience, de la persévérance, leur réussite s’est développée sur une décennie avec le soutien de la population. Aujourd’hui, elles sont reconnues, influentes, elles ont de meilleurs conditions et ont accès à des postes de pouvoir, décisionnels, sous le giron de l’OIIQ, respectées et appuyées par la collectivité et obtiennent abondamment de part et d’autre. Ce résultat est tout à leur honneur, peu importe ce que l’on en pense ! 

24 mars 2014

Situation inadmissible !

Octobre 2012  -  Propos douteux entre un haut fonctionnaire du gouvernement libéral et le président de la Fédérations des préposées aux bénéficiaires du Québec ! 

« J’ai déposé personnellement l’un de vos textes à un haut fonctionnaire du MSSS, comme preuve des problématiques que vit une multitude de PAB. Après lecture, il me demanda si vous étiez membre de notre Association professionnelle, je lui ai répondu que non. Il m’a remis votre texte et m’a rétorqué ceci : « Donc dans ce cas, c’est sans importance ! »

J'invitais la FPABQ à visiter mon blogue, de mars à octobre 2012 dans un court message intitulé « Des nouvelles de mon blogue ». Mais j'ai constaté avec beaucoup d'étonnements qu'ils ne sont pas là pour nous aider mais bien pour être payés ! À l'ère de la Commission Charbonneau, nous devons nous attendre à tout, et cela favorise le cynisme. 

Et pour tout vous dire, j’avais encore ma carte de membre valide. À 100$ la cotisation annuelle, ça fait cher pour une préposée qui ne gagne pas 11$ de l’heure. C’est plus qu’une journée de travail. C'est un luxe d'adhérer à la FPABQ, surtout pour ce que ça donne ! ... Peut-être pour un souvenir ! Je l'ai conservé » 

lire le texte complet : 

http://sante-prepose.blogspot.ca/2012/11/normal-0-0-1-317-1810-15-3-2222-11.html

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Le parti libéral promettait en 2012  : « D'ici 2017, le Parti libéral prévoit injecter 727 millions de dollars de plus dans le soutien à domicile, dont 17 millions dès cette année. »  

Où croyait-il prendre ces 727 millions en 2012, si le Québec semblait si mal en point en 2013 ? Ce n’est pas seulement après un an et quelques mois du gouvernement péquiste, ni après les coupures de dépenses que le Québec s’est appauvri. La corruption et la collusion ont coûté très cher aux citoyens. Sous les libéraux rien n'a changé dans le système de santé et rien ne changera non plus !  Ce que M. Couillard propose pour le système de Santé n'est que du vent !

Lire l’article complet sur le sujet :


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3 mars 2014

Comprendre la maltraitance afin de mettre en œuvre la bientraitance !

« Devenu adulte, l’enfant maltraité jadis commencera à en faire souffrir les autres ! »  Alice Miller — la seule manière de changer son destin passe par la résilience ! 
Comprendre la maltraitance afin mettre en œuvre la bientraitance !
« Quand ce fut le temps de décider de l'avenir de nos parents en perte d'autonomie, j'ai laissé cette charge à ma soeur, ainsi que toute somme d'argent en lègue, si j'héritais de quelque chose. Je ne voulais plus rien savoir de ma mère, tout comme elle l'avait fait durant mon enfance. Aujourd'hui je travaille auprès des personnes âgées, je suis préposée. Ma résilience a permis de me réconcilier avec moi-même, et d’être capable, affectivement de prendre soin des âinéEs. Je comprends les gens qui laissent leurs parents en résidence et ne viennent les visiter seulement quelques jours par années, et parfois même jamais. Je ne les juge pas, je comprends très bien qu'ils sont en souffrance. » 

L'envers du décor
Beaucoup d'encre à coulée sur le sujet de la maltraitance et l'attitude des préposées envers les personnes âgées en résidences ou en CHSLD, mais très peu d'intéressés se sont penchés sur l'envers du décor et abordés le sujet de la bientraitance. Ils préfèrent consacrer leur temps à rédiger des guides sur la maltraitance. Je vais aborder un sujet qui vaut la peine que nous en parlions : comprendre la maltraitance afin de mettre en œuvre la bientraitance !

Ça pourrait vous changer en 60 secondes...  (vidéo de 60 secondes, très bien fait et efficace)

La maltraitance c'est :
— Traiter une personne de façon brutale (maltraiter sa mère).
— Traiter une personne avec cruauté, infliger des sévices (maltraiter un enfant, une femme,  son épouse, une personne âgée). 
— Critiquer sévèrement  (l’opinion publique maltraite les préposées). 
— Brimer les droits ( les préposées se sentent maltraitées dans leurs droits )

D'autres expressions ou mots qui sont associés au verbe «maltraiter» et qui sont utilisés pour désigner des actions similaires : houspiller, malmener, martyriser, mettre à mal, molester, rudoyer, tourmenter, violenter, traiter avec rigueur, éprouver, secouer, attaquer, éreinter, faire le procès de, massacrer, matraquer, pourfendre, couler, s’acharner contre, cartonner, démolir, descendre, écorcher, esquinter... 

La maltraitance versus les préposées
J'aimerais souligner une situation toujours difficile à aborder, celle de préposées présumées coupables d'actes répréhensibles, voire criminels ! Lorsque la cour condamne ces personnes, si les autorités les envoient en prison, elles sont prises en charge par un système carcéral qui s'en occupera mieux que le système de santé dans lequel se trouvent leurs victimes. L'intégrité physique et psychologique des détenues sera à tous les égards respectée. Ainsi la justice sera rendue... Si elles sont reconnues coupables, elles vont assumer leurs gestes en réclusion le temps qu'il faudra selon la gravité de leurs fautes. 

Ainsi, quand la maltraitance se produit à travers le réseau des résidences privées pour aînéEs, ou des CHSD, c'est une toute la cohorte de préposées qui est salie, et pour longtemps, que les présumées responsables des ces actes soient reconnus coupables ou non de gestes intolérables. Les médias, les communicateurs et les communicatrices dans les réseaux sociaux auprès d'organismes consacrés aux retraitéEs et aux personnes âgées, s'emparent de l'affaire et se font les choux gras de l'événement. Un métier et des centaines de milliers de personnes qui le pratiquent sont éclaboussés et une ombre opaque voile totalement leur dévouement quotidien. Ça aussi c’est de la maltraitance ! 

Chaque geste posé pour soigner, nourrir, cajoler, peigner, nettoyer, laver, aider, écouter, consoler, chaque geste posé des centaines de fois par jour sont balayés en quelques minutes par les articles et les propos lapidaires des médias et l'avidité de leurs lectorats et leurs auditoires. Ces médiums d'information ne font jamais mention du travail colossal fait dans la générosité et le don de soi, accomplis tous les jours par des centaines de milliers de femmes.

Les causes et les conséquences des situations de maltraitance

La maltraitance c’est aussi la négligence des propriétaires
Pour devenir propriétaire, il suffisait de faire une mise de fonds, et répondre à quelques exigences qui ne concernait aucunement la gestion de service aux aînéEs, ni celle du personnel. Pourtant ces connaissances sont indispensables pour s'assurer que les employées donnent aux usagers et usagères la qualité des services attendue. L'embauche du personnel est la tâche la plus délicate à gérer dans toute entreprise, d’autant plus pour des services offerts aux personnes fragilisées par la maladie ou par l’âge. La gestion des services aux âinéEs n'est pas la gestion d'une usine. Mal encadrer le personnel, le sous-payer croyant faire des économies, négliger la planification des tâches ou ne pas se soucier des observations pertinentes de leurs employées donne les conséquences que nous connaissons tous! Changer les mentalités et les comportements n'est pas chose facile, nous préférons donc mépriser le personnel quand il ne répond pas au besoin ou à la qualité attendue. C’est la solution la moins chère et la plus simple !

Quand le malheur arrive par la négligence des propriétaires, ou ceux qui sont trop mesquins pour appliquer les normes exigées par le ministère, ou pire, quand ces messieurs 3 %  ( réf.: le salissage... ) demande au ministre d'abaisser les normes, ça aussi c’est de la maltraitance ! Quand ces mêmes propriétaires demandent des modifications aux lois pour éviter de respecter l’équité entre certains quarts de métier, c’est de la maltraitance ! Ils ne prennent pas en compte les besoins pécuniaires de leurs préposées et ils ne peuvent imaginer qu’elles aussi pourraient se prévaloir d’augmentation de salaire pour assumer un coût de la vie à la hausse. Pour eux, semble-t-il, ces travailleuses devaient rester à bas salaire sans exiger plus !  (réf : La Presse: http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201401/17/01-4729962-des-residences-pour-aines-menacent-de-fermer.php)
L'État n'y échappe pas 
Depuis une trentaine d'années, quand le ministère de la Santé abaissa délibérément et progressivement le niveau de qualification des auxiliaires familiales, aujourd'hui appelées préposées aux bénéficiaires jusqu’à embaucher du personnel ayant à peine un secondaire III, dans l’ensemble du réseau des services à domicile, dans les résidences privées pour aînéEs et dans les CHSLD, c'est aussi de la maltraitance envers les usagés et les usagères. C'est davantage de la maltraitance envers les préposées elles-mêmes en laissant les propriétaires les embaucher sans qualification spécifique, sans expériences pertinentes ou sans formation adéquate pour travailler auprès de personnes vulnérables, malades et en perte d’autonomie. Il a fallu des décennies avant de voir des changements concernant cette situation, qui vont prendre effet dans le courant de l’année 2014 et 2015. Ce faible niveau de qualification accepté dans tout le réseau privé et les CHSL a engendré des situations parfois désastreuses. Il est facile de faire des erreurs par manque de connaissances, par manque de “savoir lire” et de savoir-faire. En privant la profession d’une qualification reconnue et normalisée, en privant les préposées d'une planification efficace de leurs tâches, et de condition de travail décente, elles se trouvent en situation précaire avant même d’avoir pris contacte avec leurs premiers résidentEs. En adoptant un laisser-faire envers une qualification professionnelle indispensable à ces travailleuses, le gouvernement fait preuve de maltraitance. 

La détresse professionnelle est tabou dans le métier de préposée. 
Nous sommes totalement invisibles, et c’est seulement dans des situations extrêmes qu’on mettre un visage sur le métier de préposées : Voici le témoignage d’une préposée dans un CHSLD :  

« Imagine que mon chum, ainsi que sa famille, ne savait pas que ça existait des préposés aux bénéficiaires avant de me rencontrer. Ils pensaient tous qu'il n'y avait que des infirmières dans les hôpitaux et CHSLD. La famille a depuis constaté que les intervenantes les plus proches et les plus informées de l'état de la grand-mère en CHSLD étaient bien des préposés pour la plupart. »

Nous supportons des situations de stress qui sont parfois à la limite de nos capacités, et nous vivons nos impuissances sans soutien, ni recours face à la détérioration de notre milieu de travail et aux conditions de vie des résidentsEs : 

« Cela fais 15 ans que suis PAB, avec une formation d’infirmière auxiliaire. Je travaille de soir dans un CHSLD. Quand je commence mon chiffre, les patients alités ne sont pas changés, ils sont détrempés, dans les selles, avec des rougeurs aux fesses ! Ceux avec qui nous utilisons le lève-personnes ne sont pas changés et ils sont debout depuis 10 h am ! Ils sont mal lavés, et ce par manque de préposées sur l’équipe de jour, une PAB pour 8 bains a donné avant le diner, plus les changements de lit. Actuellement nous manquons de stock, pas assez de jaquettes, de serviettes, ni de draps, etc. Les lits sont dégelasses, et ils sont changés seulement la journée du bain. Donc pour arriver, elles tournent les coins ronds, des oreilles encrassées, des nombrils infectés, des orteils crottés, etc. Je suis découragé de voir l’état lamentable des patients. »

Nous donnons l’impression, quand la fatalité survient, de vivre le décès de nos résidentEs avec quiétude...
Faux! C’est illusoire de croire que nous surmontons la mort d’unE résidentE sans broncher, mais c’est pourtant ce que nous devons faire pour continuer à nous occuper des autres résidentEs qui attendent nos soins. C’est faux de dire que nous ne réagissons pas devant les comportements désorganisés et incohérents des résidentEs qui commencent à toucher le fond dans leur maladie ou par l’usure du temps, mais nous devons taire nos réactions tout en les rassurant. C’est faux de dire que nous assumons avec flegme nos tâches quotidiennes quand la journée est faite de changement de couches-culottes nauséabondes et de nettoyage, mais nous le faisons quand même dans le calme. C’est faux de dire que nous restons de marbre quand nous entendons les propos désobligeants, ou recevons des gestes de résidentEs perturbéEs par leur maladie, mais nous les encaissons.

Derrière l’apparente assurance dont nous devons faire preuve, un important facteur négatif se démarque : la détresse psychologique. Une préposée accumule imperceptiblement le stress qui finit par être absorbé à travers les aléas de sa vie quotidienne et sournoisement, ces stress se transforment en maux de tête, en insomnie, en malaises de toute sorte, d’où nos absences. La plupart du temps notre milieu de travail n’offre pas l’encadrement nécessaire en cas de détresse psychologique, et nous vivons nos impuissances isolées et dans l’indifférence. Quand nous avons la possibilité de partager nos soucis avec unE intervenantE en mesure de les recevoir et de les comprendre, nous nous considérons. [...] Une latitude décisionnelle faible constitue la contrainte psychosociale la plus fréquemment déclarée par les répondantEs (86 %). La demande psychologique élevée et la demande émotionnelle élevée affectent, quant à elles, près de 60 % des répondantEs. Viennent ensuite le déséquilibre entre les efforts fournis et la reconnaissance obtenue (54 %), le faible niveau de reconnaissance (53 %), la faible prévisibilité au travail (50 %), la combinaison d’une faible latitude décisionnelle et d’une forte demande psychologique (48 %), le faible soutien social des supérieurs (36 %) et des collègues (35 %). Seul le sens du travail demeure très élevé chez l’ensemble des intervenantEs, soit chez 97 % d’entre eux et d’entre elles. Par rapport à l’ensemble des travailleur(euse)s du Québec, les répondantEs des quatorze CHSLD sont significativement plus souvent exposéEs à une faible latitude décisionnelle, à une forte demande psychologique et à la combinaison de ces deux contraintes. [...] Ces informations proviennent d’une étude, réalisé en mars 2002 par un groupe de chercheurEs de l’université Laval et de représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux, et intitulés Portrait global de l’environnement psychosocial au travail et la santé des intervenantEs de quatorze centres d’hébergement et soins de longue durée (CHSLD) de la région de Québec 
(réf.: http://www.csssvc.qc.ca/telechargement.php?id=126  ).

Sans aucun soutien psychologique, nous cédons sous la lourdeur de notre impuissance face aux situations désespérées, comme la maltraitance entre rédientEs. Voici un autre témoignage de maltraitance confié à une travailleuse sociale : 

«  Je ne suis plus capable de supporter le harcèlement et ni les attitudes de mépris d’un petit groupe de résientEs envers certainEs résidentEs qui sont plus fragiles. Ces personnes sont incapables de comprendre qu’il y en a qui souffrent d’Alzheimer. C’est maintenant une habitude de bitcher les autres à table ou dans la salle communautaire. Il y en a qui ne peuvent plus circuler sans se faire dire quelque chose de désagréable. Imaginez-vous, si ça m’affecte, comment ces résidentEs l’encaissent ? »

Pour certaines, c’est le souhait de mourir de la part d’unE résidentE, ou encore les hallucinations qui font effet domino sur les autres, qui sont difficiles à supporter et qui ne sont que des cas parmi tant d'autres.

Quand nous sommes rendus au bout du rouleau, on nous met à la porte, puisque c’est plus simple et plus économique! Nous devenons les has been du métier et nous nous questionnons encore à savoir, par quels moyens nous avions trouvé cette force qui donnait l’impression que nous accomplissions nos tâches avec détachement et flegme.

Le soutien psychologique est nécessaire dans ce métier. Il nous permet de conserver ces forces naturelles indispensables, pour accomplir avec confiance nos tâches quotidiennes. Ainsi nous serions plus nombreuses à rester à l'emploi dans ce métier, et ce, durant de nombreuses années. La présence de préposées expérimentées sur le terrain engendre, par les connaissances acquises durant ces années, des modèles rassurants et compétents.

Lorsque nous devons soulever unE résidentE incapable de se lever par elle-même de sa chaise, nous l’aidons et parfois ce geste est fatal pour l'employé(e), car une blessure au dos est toujours possible. Cela se produit fréquemment, cependant beaucoup d’entre nous taisent l’incident, puisque nous savons que nous n’aurons aucun revenu si nous demandons un arrêt de travail de quelques jours, ou pire si nous nous prévalons d’un recours à la CSST. « Après des semaines d’attentes, si notre requête est acceptée, nous nous trouverons à recevoir 60 % d’un salaire crève-faim, ce qui revient autour de 150 $ par semaine. Avec la CSST on ne paye pas un loyer et l’épicerie en même temps ! » Cette situation est aussi de la maltraitance érigée dans un système économique qui ne tient pas compte de la réalité de ces travailleurs et travailleuses au Québec.  

Études sur les conditions dans lesquelles nous travaillons
Madame Isabelle Lacharme, étudiante au doctorat en psychologie à l’UQTR nous partage 
une étude menée auprès de soignants en CHSLD en Abitibi-Témiscamingue et révèle que :
31 % ont été en arrêt de travail pendant l’année 2010 (pour ceux et celles qui peuvent se le permettre)
60 % ont subi de la violence physique et/ou de l’intimidation au travail
46 % vivent du stress au travail
51 % sont en situation d’épuisement professionnel (stress et fatigue)
91 % éprouvent des douleurs physiques (principalement dos et épaules)

La souffrance au travail atteint :
37 % des soignants par la violence
26 % des soignants par le stress au travail
20 % des soignants par la douleur chronique
17 % des soignants par la fatigue chronique

Selon l’étude menée en Abitibi-Témiscamingue
Au cours des dernières années, Isabelle Lacharme, étudiante au doctorat en psychologie à l’UQTR, s’est intéressée aux difficultés vécues par les soignants en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), en Abitibi-Témiscamingue. Ses travaux de recherche lui ont permis de constater que, dans ces milieux de travail, la souffrance psychologique est omniprésente et contient des éléments de douleur physique, de stress, de fatigue et surtout, de violence. Voici une excellente entrevue de Mme Lacharme à l’émission radiophonique de R-C : http://ici.radio-canada.ca/emissions/Le_radio_Magazine/2013-2014/archives.asp?date=2013/12/06&indTime=1466&idmedia=6961796


LA BIENTRAITANCE
La bientraitance est une notion utilisée dans le domaine de l’éthique. Elle peut s'appliquer aux enfants aux personnes âgées, aux personnes handicapées, aux victimes d'accidents et de catastrophe, à des prisonniers, à des animaux domestiques d'élevage, de zoos ou de cirques…

Cette notion recouvre un ensemble d'attitudes et de comportements positifs et constants de respect, de bons soins, de marques et manifestations de confiance, d'encouragement et d'aide envers des personnes ou des groupes en situation de vulnérabilité ou de dépendance (tout particulièrement les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les malades patients n'ayant plus toute leur faculté de compréhension). La bientraitance peut être de type physique, moral, financier, sexuel et psychoaffectif.

La bientraitance est une attitude qui a pour particularité de partir des besoins et des désirs de l'autre dont on s'occupe et qui est en position de vulnérabilité. La bientraitance amène donc les professionnels, et donc les institutions à s'adapter aux personnes vulnérables et non l'inverse. Cette dynamique demande donc aux institutions d'être suffisamment claires, cohérentes, congruentes et conséquentes afin de sécuriser les personnes qu'elles accueillent. La bientraitance assure une meilleure condition morale de la personne prise en charge mais également une sérénité pour le soignant. Arnaud Lefevre ( http://vimeo.com/16546617 )

La maltraitance, un tabou dans nos sociétés 
Nous voyons des exemples de maltraitance tous les jours dans notre grand écran plasma sans sourciller un instant parce que nous avons perdu toute forme d'empathie, et tout sens commun touchant des valeurs comme la coopération, l’entraide, et l’honneur. Le téléjournal nous montre tous les jours des exemples de corruption, de négligence, d’abus de pouvoir, de violence envers la personne. Pourrions-nous ensemble réfléchir sur la direction que nous avons empruntée ?
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Source à consulter :

Montréal - Les soignants en CHSLD vivent de la souffrance au travail

France — Excellente vidéo sur la bientraitance : Arnaud Lefevre ( http://vimeo.com/16546617 )

France — Le cas de la maltraitance est sans doute celui qui illustre le mieux la transmission générationnelle d’une pathologie.

France — Interview sur la Bientraitance dans les établissements sociaux et médico-sociaux :

France — Un article récent sur le stress au travail dans le milieu de la santé : Ce n'est pas qu'ici que ça se passe! 

Québec — Au tour des préposés aux bénéficiaires d'être à bout de souffle | ANNIE PELLETIER


Montréal — Reportage du mardi 22 octobre 2013 :une résidence pour personnes âgées pige dans le compte de ses locataires ! Émission La facture : http://www.radio-canada.ca/emissions/la_facture/2013-2014/Reportage.asp?idDoc=317092

Ontario — Les conditions de travail des préposées
http://healthydebate.ca/2012/05/topic/community-long-term-care/personal-support-workers

Budget austère en Ontario !! Préposée en colère ! conditions de travail dénoncées !!!!!!!
http://libcom.org/news/crisis-care-interview-anarchist-support-worker-08022011

Conditions de travail dénoncées pour les préposées qui travaillent à domicile, déplacement pas payés, etc....
http://www.weeklygripe.co.uk/a692.asp

Celui-ci est court et explique clairement quels sont les taches à faire, supervisées par qui, payé combien (pas temps-plein et pas d'avantage!)
http://www.onip.ca/personal-support-worker

Les préposées se sentent cheap labour :
http://www.thestar.com/opinion/commentary/2014/01/04/home_care_personal_support_workers_used_as_cheap_labour.html


Témoignage d'une personne qui a changé d'emploi pour devenir préposée et qui l'adore (bientraitance?)
http://www.theguardian.com/social-care-network/social-life-blog/2013/oct/11/career-change-parking-officer-support-worker

Australie 
— http://www.immi.gov.au/asri/occupations/f/family-support-worker.htm
Salaire des préposées aux États-Unis (en USD )
http://www.payscale.com/research/US/Job=Residential_Support_Worker/Hourly_Rate

Ontario
Descriptions des taches en Ontario
http://www.ont-autism.uoguelph.ca/model-support-worker.html

Nouvelle-Écosse 
— Les préposées du travail à domicile veulent  de bons salaires ! 
http://thechronicleherald.ca/novascotia/1190391-house-to-sit-saturday-in-debate-over-home-care-strike-b
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