21 janvier 2013

Secrétariat de la condition féminine via mon blogue!


... À la rencontre du politiquement correct!
À qui de droit (puisque malheureusement votre courriel n’a pas été signé)
Madame (je présume)
Tout d’abord, je tiens à m’excuser sur mon manque de précision concernant mes généralités sur les catégories de préposées aux bénéficiaires qui existent dans le milieu de la santé. Je reconnais mes inexactitudes sur le nombre de préposées dans la catégorie des «mals payée » (comme aiment se qualifier certaines d’entre nous avec humour) mais je demeure convaincue d’une chose: que les préposé(e)s aux bénéficiaires sont à 99% des femmes et qu’une grande partie est encore trop sous-payée. Ça, c’est clair et indiscutable. Cette fois-ci je ne me perdrai pas en conjecture avec les chiffres.
Mon blogue est une vitrine sur un métier pratiqué par des gens de cœur, et ce métier n’est pas en voie de disparaître, bien au contraire, nous le savons. Les objectifs de ce blogue sont d’essayer de changer l’opinion publique sur un métier encore trop mal perçu; de faire connaître les conditions dans lesquelles nous exerçons nos tâches et de parler de nos conditions salariales et des avantages que nous aimerions obtenir reliés à notre emploi.
Je veux parler d’un métier, que je considère comme une vocation, si ce mot s’utilise encore dans nos sociétés dites ‘modernes’, bien humble et pratiquement invisible. Surtout, je tiens à mettre en lumière les raisons pour lesquelles ces femmes (mal payées) se retrouvent dans ce métier. Il s’agit de femmes qui, malgré qu’elles aiment la vocation, sont aussi:
- des femmes qui viennent des milieux familiaux où l’on favorise (favorisait) avant tout le mariage ou le marché du travail hâtif, au lieu de privilégier l’éducation (ne faisant référence qu’au minimum: quelques années de secondaire ), et croyez-moi ça existe encore
- des femmes qui habitent des régions où les emplois sont rares ou précaires;
- des femmes qui vivent loin de leur zone d’emplois;
donc, ces femmes n’ont pas véritablement le choix de prendre ce qui se trouve à leur portée où il leur est possible d’exercer leur métier.
Ceci est une réalité que vivent bon nombre d’entre nous et elle est incontournable! Les employeur(e)s le savent, nos gouvernements le savent aussi et les organismes de la santé le reconnaissent. Cette catégorie de femmes représentent une main-d’œuvre très bon marché. Et ce n’est pas près de changer à voir l’écart des revenus qui s’accentue. Pourtant, être sous-payées ne mène pas directement à  être moins efficaces! Nous répondons aux exigences de base du ministère, nous payons et suivons nos formations et recevons un entrainement qui correspond aux exigences de la résidence pour laquelle nous travaillons. Celles qui sont à l’emploi sont compétentes, ce qui est majoritairement la norme. Les autres sont remerciées!
Peu importe le nombre de femmes qui prennent la voie des emplois non-traditionnels, il en faudra toujours pour combler les postes de préposées dans les résidences, même dans celles qui s’en tiennent strictement aux normes du travail et aux exigences de bases du ministère. Ce ne sont pas les hommes qui vont accourir pour prendre ces emplois, et le temps des « robots-aidants »  ( Robot-aidant n’est pas encore arrivé. Les réalités de ce secteur de la santé ne changeront pas même si des femmes le quittent pour aller vers des emplois non-traditionnels et la présence des hommes ne changera en rien les réalités du métier de préposé(e)s aux bénéficiaires, si les politiques concernant ce métier ne changent pas.
Les moins chanceuses de ce métier travaillent au salaire minimum, les plus chanceuses sont syndiquées et gagnent entre 14 à 17$ l’heure avec les avantages marginaux. Entre les deux se trouvent les préposées qui s’en tirent avec des revenus allant de 10,50 à 12 $ l’heure. Quand je parle de salaire à mes collègues de travail, les commentaires que je reçois sont très réalistes et raisonnables:  « Je serais heureuse avec 12-13 $ de l’heure comme salaire de base, j’en demanderais pas plus! Bien sûr, si on avait les avantages marginaux avec, ce serait très bien. Mais avec nos 59 heures et demie de travail par 15 jours, c’est à se demander si on reconnaît notre travail comme un emploi à temps plein! ».  
Le gouvernement actuel instaure de nouvelles mesures afin de mieux gérer la situation des ainés, et tente de faire face aux problématiques soulevées par le nombre d’ainés sans cesse croissant. Comme vous le soulignez, “un  Plan d'action gouvernementale pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2011-2015” est en vigueur. Dans ce cas-ci l’égalité entre les femmes et les hommes, pour un travail égal salaire égale, ne s’applique pas, n’oubliez pas que ce métier concerne 99% des gens qui l’exercent, et ce sont les femmes. C'est ce 1%, des hommes, qui acceptent un métier, transitoire, avec des conditions inférieures. Alors qu’en est-il de notre catégorie de mal-payés? J’ai parcouru le document concernant le Plan d’action de 2011-2015, j’ai consulté les dossiers du gouvernement en place sur le sujet, mais je n’ai rien vu qui concernait une bonification des conditions de travail du métier de préposé(e)s aux bénéficiaires.
Dans l’éventualité de certains changements, dans quelles perspectives le gouvernement bonifiera les conditions de travail de la catégorie des mal-payées? Que fera le gouvernement de toutes ces femmes qui n’ont pas le diplôme de préposé(e)s aux bénéficiaires qui sera exigé partout dans un avenir proche? Faudra-t-il les contraindre à suivre le cours qui dure un an et demi en même temps qu’elles travaillent? Faudra-t-il exiger, de la part des employeur(e)s, qu’ils les remplacent par des finissantes diplômées? Parmi elles se trouvent des femmes qui ont plus de vingt années d’expérience.
Nous ne sommes pas indispensable, les japonais nous le démontrent! Et croyez-vous que les jeunes femmes diplômées se bousculent pour nous remplacer avec les conditions de travail actuelles? Quant aux hommes... 

Voici le courriel du secrétariat de la condition féminine :


Le Secrétariat à la condition féminine a pris connaissance avec attention de votre courriel.
Il souhaite attirer votre attention sur le fait que sous le terme « préposée ou préposé aux bénéficiaires », sont regroupées plusieurs personnes aux expériences, formations, secteur de travail, etc., différents. Ces différences peuvent dans une certaine mesure expliquer les écarts de salaire et de condition de travail, notamment entre femmes préposées. Dans le secteur public par exemple, et dans certaines résidences privés, les préposées sont syndiquées et bénéficient de conditions de travail intéressantes, même si ce n'est pas malheureusement le cas pour la majorité de ces femmes.
Le Secrétariat à la condition féminine partage ainsi la majorité de vos constats et reconnaît que les emplois dans lesquels les femmes sont majoritaires sont plus susceptibles de faire l'objet de discrimination salariale, ce qui a d'ailleurs justifié, entre autres, l'adoption de la Loi sur l'équité salariale en 1996, renforcée en 2009.
De plus, le gouvernement du Québec met en place plusieurs initiatives et programmes (Chapeau les filles!, Tout pour réussir, Plan d'action interministériel pour la progression des Québécoises en sciences et technologies, etc.) pour encourager les femmes à faire carrière dans les domaines moins traditionnels pour elles.
À l'inverse, il encourage également les hommes à faire carrière dans les métiers traditionnellement féminins, notamment dans le domaine de la santé et des services sociaux, afin de briser les stéréotypes présents dans ces domaines et les inégalités qui peuvent en découler (voir à cet effet la mesure 24 du Plan d'action gouvernementale pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2011-2015.
Des mesures sont donc prises pour que le monde du travail puisse être plus égalitaire.

En espérant le tout à votre satisfaction.




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