20 septembre 2013

« Pour comprendre la réalité des aidants, il faut la voir. » Grands reportages, le jeudi 19 septembre, à 20h.

Caroline Vadeboncoeur du RANCA

Isolement, appauvrissement et épuisement sont toutes des situations que les aidants naturels ont déjà vécues à un moment ou l'autre de leur vie. C'est pour mettre en lumière cette dure réalité que Caroline Vadeboncoeur, coordonnatrice au Regroupement des aidants naturels du comté de L'Assomption (RANCA), et Sylvie Rosenthal, réalisatrice et productrice, ont donné vie au documentaire Partenaire invisible, diffusé à l'antenne de RDI, dans le cadre des Grands reportages, le jeudi 19 septembre, à 20h.

Les deux femmes se côtoyaient depuis près de 30 ans et avaient elles-mêmes déjà été aidantes naturelles avant de plancher sur leur projet de documentaire. Caroline et Sylvie avaient aussi une idée bien précise en tête en se lançant dans cette grande aventure: « Nous voulions sensibiliser la population et tous les intervenants, pas seulement les gouvernements, afin que tout le monde s'implique dans ce dossier, explique Mme Rosenthal. Il faut suivre au jour le jour un aidant pour comprendre ses difficultés », renchérit sa collègue.
Une intrusion au cœur du quotidien des aidants
Le documentaire ouvre ainsi une fenêtre sur le quotidien de quatre aidants naturels de 34 à 61 ans, qui prennent soin de leur parent, enfant ou conjoint. Ils laissent entrer le spectateur dans leur intimité et dans le vif de l’action, ils partagent leurs émotions, leurs frustrations et proposent des solutions pour bonifier leur condition.
Il y a plusieurs dossiers qui requièrent du temps dans le chapitre des aidants naturels, estiment les scénaristes du documentaire Partenaire invisible, mais selon elles, la reconnaissance de leur travail est prioritaire : « Tant qu'il n'y aura pas de politique qui reconnaîtra clairement le travail des aidants, il n'y aura pas de budget alloué en ce sens », revendique Mme Rosenthal.
Elle ajoute qu'avant de s'investir dans la réalisation du film, elle ignorait qu'elle avait été elle-même une aidante naturelle, elle qui avait pourtant été au chevet de son père atteint du cancer durant un an.
L'après-aidante…
Coordonnatrice au RANCA depuis maintenant sept ans, Caroline Vadeboncoeur a, quant à elle, pris soin au quotidien de sa mère durant 30 ans. Dans son cas, c'est l'« après-aidante » qui s'est avérée une étape difficile. « On a été si longtemps isolé que retourner vivre en société après toutes ces années peut être déstabilisant. » À l'époque, le RANCA avait un poste à combler et c'est grâce à cet heureux hasard de la vie que la femme apprend tranquillement à revivre.
Elle découvre aussi qu'il existe différents types d'aidants. « On pense souvent aux personnes âgées, mais il y a aussi des parents et leur enfant handicapé, qui eux, remplissent le rôle d'aidant à vie, et qui, malgré leur bonne volonté, manquent souvent de soutien. »
Mme Vadeboncoeur signale en ce sens que la plupart des programmes gouvernementaux offerts aux aidants s'adressent seulement aux aidés de 65 ans et plus. « Les autres ne peuvent pas en bénéficier, ce qui est discriminatoire et c'est aussi pour ces raisons que j'ai eu envie de faire comprendre à la population les difficultés de ce monde. Et pour comprendre la réalité des aidants, il faut la voir », insiste-t-elle en invitant les gens à visionner le documentaire.
Le tournage du documentaire a été réalisé en une vingtaine de jours plus tôt cette année. On pourra y suivre les aidants et leurs aidés, ainsi que la coordonnatrice dans le cadre de ses fonctions. « C'est une lutte qui va finir par aboutir, mais je ne sais pas quand et j'espère que ce jour arrivera bientôt parce qu'en attendant, il y a de la souffrance qui se vit […] sans compter que le vieillissement de la population n'arrangera rien à la situation », conclut Mme Vadeboncoeur.

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